Je réactualise un de mes premiers billets consacré au peintre Jacques Monory, pilier de la Figuration narrative. J’ai débuté ce blog avec lui, avec sa présence bienveillante, celle d’un bleu intense que je nomme « l’heure bleue ». Amoureux du bleu, Jacques Monory l’est aussi du cinéma noir, ce qui fait de sa peinture un récit cinématographique mystérieux, voir inquiétant. Je vous propose ainsi la mise en ligne d’un document rare, celui d’une entrevue récente accordée par l’artiste dans son atelier aux journalistes du Figaro Valérie Duponchelle et Aurélia Vertaldi. ↓


Si Monory vous inspire, voici la suite d’un billet que j’avais consacré au peintre en 2012…

Je vous propose dans ce billet de relier l’artiste peintre au cinéma, car les tableaux de Monory constituent à part entière des plan-séquences d’un film. Rien d’étonnant que l’homme soit inspiré directement par le cinéma, et en particulier par le film noir américain. Petit, Monory habitait près d’un cinéma PATHE, ceci explique peut-être cela. Le 7ème art imprègne l’œuvre de Monory comme le bleu monochrome inonde le fond de ses toiles. À ce titre Jean-Luc Hennig en 1981 dans Libération ne mégote pas : « Peut-être le plus « cinéma » des peintres. C’est sur qu’il a plus Citizen Kane ou le Faucon Maltais  dans le crâne que les Nymphéas ou le Déjeuner sur l’herbe ».

De nombreux parallèles frappants existent entre les toiles du maître et le cinéma : comment ne pas rapprocher la séquence de fin d’À bout de souffle (François Truffaut,1960) avec Meurtre n°1, 1968 – Série Meurtre ↓

 

Jacques Monory, Meurtre n°1, 1968

Jacques Monory, Meurtre n°1, 1968

Ou encore avec Noir n°9, 1990. La ressemblance entre les pavés de la rue de la scène finale d’À Bout de souffle avec les pavés représentés par l’artiste est stupéfiante. Beaucoup de tableaux de Monory en rapport au meurtre incluent dans leur composition un carrelage, vision clinique et glacée de la scène.↓

Jacques Monory, Noir n°9, 1990

Jacques Monory, Noir n°9, 1990

Le cinéma est encore pleinement présent dans le tableau ci-dessous : Meurtre n°10/2, « Monory entretient des rapports multiples avec les images cadrées. Il emprunte au cinéma la structure d’un plan-séquence pour organiser sa toile. Il déroule une unité dramatique en regroupant plusieurs supports sur un même plan. Un homme prend la fuite, figurée par son prolongement hors espace du tableau» (Centre Pompidou, Direction de l’action éducative et des publics, mai 2008, Karine Maire et Marie-José Rodriguez). ↓

Jacques Monory, Meurtre n°10-2, 1968

Jacques Monory, Meurtre n°10-2, 1968

Le billet complet ici.

F.B.