Dans la série du jeu vidéo Grand Theft Auto, les gamers rejoignent leurs commanditaires en ville qui les enverront accomplir une série de folles missions qui consistera à tuer, violer, voler, infiltrer des gangs sanguinaires… En somme, un panaché de l’ultraviolence quotidienne qu’un narcotraficant de la ville de Juaréz ne renierait pas ! ↓

Grand Theft Auto, Vice City, couverture du jeu sur Playstation 2

Grand Theft Auto : Vice City, couverture du jeu sur Playstation 2

Le tableau posé, l’envers du décor vaut le coup d’être exploré. Première machine à cash mondiale de l’entertainment, le jeu vidéo est aujourd’hui capable de projeter son utilisateur dans un univers proche de la réalité, tellement proche du réel que certains osent aujourd’hui prétendrent qu’il atteint le statut d’art – cf. billet :  https://artdesigntendance.com/ok-my-god-its-only-video-games/-. Que vous soyez chevalier de la Table Ronde à l’époque moyenâgeuse, bourgeois gentilhomme dans la Venise Eternelle ou gangster en quête de respectabilité à Miami, les décors sont ultra-réalistes, les détails soignés, la téléportation assurée ! Il semblerait que l’artiste contemporain Thibault Brunet préfère de loin le climat socialement chaleureux de Miami ou bien un paysage urbain livré à la désolation d’une guérilla pour y explorer l’artefact du décor. Inspiré par des jeux vidéos comme l’épisode Grand Theft Auto : Vice City, l’artiste propose avec ses photos une relecture des paysages urbains qui accompagnent le joueur lors de ses expéditions punitives. Il s’agit aussi souvent de paysages empruntés aux jeux de guerre. Brunet explore par ses clichés du jeu ces zones d’oubli, qui, vues par le prisme de la photographie, sèment le doute dans nos esprits. ↓

Thibault Brunet, Vice City, 2007 – 2013 Vue de l’exposition Rendez-vous 13, 10 septembre – 10 novembre 2013, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes.

Thibault Brunet,  série Landscape
Vue de l’exposition Rendez-vous 13, 10 septembre – 10 novembre 2013, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes. Photo : ©François Boutard

Thibault Brunet, série Vice City, 2007-2013

Thibault Brunet, série Vice City, 2007-2013

Est-ce une reproduction du réel ou de l’imaginaire du jeu ? Est-ce une reproduction du jeu réel ou de ses espaces en marge ? La question se pose. Le dédoublement de la réalité opère pleinement dans ces paysages abandonnés, souvent désolés et désertiques. L’artiste nous mène en bateau, racontant une autre histoire, celle qu’il veut bien observer. Ou plutôt, celle que son avatar observe, puisque les clichés proviennent de la propre vision du personnage… En cela, il est proche de la philosophie du jeu qui laisse le choix au joueur de ne pas suivre mécaniquement le scénario mais de se contenter d’intergir avec ce qui vient… A la dimension scénaristique du jeu se superpose un milieu flottant. Libre au joueur de s’y plonger ou pas, les jeux proposant de plus en plus ces «bonus» qui permettent au joueur de se promener dans le paysage et de conserver une trace de ces instants.                    Je ne suis pas joueur du tout, pourtant les photographies noir et blanc de Thibault Brunet consacrées aux espaces oubliés de jeux vidéos m’ont fasciné. J’avais l’impression de ressentir l’ambiance orageuse de Miami ou de me retrouver au centre d’un No Man’s Land d’une scène de bataille.↓

Thibault Brunet, Vice City, 2007 – 2013 Vue de l’exposition Rendez-vous 13, 10 septembre – 10 novembre 2013, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes.

Thibault Brunet, série Landscape, 2007 – 2013
Vue de l’exposition Rendez-vous 13, 10 septembre – 10 novembre 2013, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes. Photo : ©François Boutard

Thibault Brunet, Vice City, 2007 – 2013 Vue de l’exposition Rendez-vous 13, 10 septembre – 10 novembre 2013, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes.

Thibault Brunet, série Landscape 2007 – 2013
Vue de l’exposition Rendez-vous 13, 10 septembre – 10 novembre 2013, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes.
Photo : ©François Boutard

Thibault Brunet, Vice City, 2007 – 2013 Vue de l’exposition Rendez-vous 13, 10 septembre – 10 novembre 2013, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes.

Thibault Brunet, série Landscape, 2007 – 2013
Vue de l’exposition Rendez-vous 13, 10 septembre – 10 novembre 2013, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes. Photo ©FrançoisBoutard

Thibault Brunet, Vice City, 2007 – 2013 Vue de l’exposition Rendez-vous 13, 10 septembre – 10 novembre 2013, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes.

Thibault Brunet, série Landscape. Vue de l’exposition Rendez-vous 13, 10 septembre – 10 novembre 2013, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes. Photo : ©FrançoisBoutard

Thibault Brunet, série Vice City, 2007-2013

Thibault Brunet, série Vice City, 2007-2013

Pourquoi vous avoir parlé du travail de Thibault Brunet ? Parce que c’est un artiste qui interroge la société contemporaine. A voir ainsi son dernier travail : « typologie du virtuel ». Thibault Brunet explore le territoire français à travers Google Earth et a ainsi participé au livre : France(s), Territoire liquide, sous la direction de Jean-Christophe Bailly. Ce livre est un projet collectif réunissant 43 photographes dans le but de poursuivre ensemble une recherche photographique sur le nouveau paysage français. il s’agit en quelque sorte de renouveler le dernier projet DATAR. Ensuite parce que l’artiste est jeune – 1982 – et qu’il sera représenté dès aujourd’hui à la Young International Artists art fair 2014 par la Galerie Binôme. Et, qu’accessoirement, votre bienheureux rédacteur est partenaire officiel de la manifestation :-).

→ HORS-LES-MURS YIA ART FAIR 2014
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