Toutes les 3 éditions, la Biennale d’art contemporain de Lyon s’appuie sur un mot autour duquel le commissaire d’exposition décide de bâtir une sélection artistique. C’est la règle immuable fixée par Thierry Raspail, le créateur et directeur artistique de l’événement, par ailleurs directeur du Musée d’Art Contemporain de Lyon. L’édition 2015 ouvre un nouveau cycle avec le mot modernité. Ralph Rugoff, le commissaire d’exposition de cette Biennale a décidé de son titre qui est : la vie moderne. ↓
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La Biennale, Mode d’emploi, par Thierry Raspail. ↑

Ce titre peut prêter à sourire, tant il est vrai que l’adjectif moderne et le mot modernité ont tellement été usités qu’ils en sont devenus has-been ! Est-ce que cela a encore un sens, en 2015, de parler de modernité ? À l’heure du numérique et des Big Data, on se le demande. Tout, dans notre monde moderne nous paraît aller plus vite : l’information, l’innovation, la communication, l’économie, le temps (y’a plus de saisons M’dame !), les gens… À tel point qu’il m’arrive de faire l’éloge de la lenteur, une qualité peu appréciée dans notre vie moderne.


Play Time de Jacques Tati en 1967, une certaine idée de la modernité…

Si le sujet choisi semble ironique, il pose un tas de questions auxquelles on espère des réponses des artistes sélectionnés pour cette Biennale. C’est l’un des intérêts de l’art contemporain et de ce blog, montrer en quoi la création contemporaine interroge notre quotidien. Que vont nous montrer les artistes contemporains de la vie moderne ? Qu’est-ce qu’être moderne aujourd’hui ? Quel est le leg de la modernité ? Quelle est la nature de notre époque ? Au moment où l’actualité nous rappelle des souvenirs douloureux du passé on est aussi en droit de se demander si la modernité n’est pas une réécriture permanente de l’histoire et du passé ?

Thierry Raspail, dans son avant-propos sur la Biennale se veut audacieux : « Par conséquent, faire le récit du Moderne à l’occasion de cette 13e édition de la Biennale de Lyon, c’est écrire l’histoire du contemporain (…) ». On est prêts à le suivre dans l’aventure, mais pas béatement comme le souligne à son tour Ralph Rugoff : « (…) Ce que les médias vantent comme “nouveau” ou même “révolutionnaire” plonge toujours des racines profondes dans l’histoire (…) ». Alors, rendez-vous dès le 10 septembre prochain pour connaître les réponses !

Affiche de la Biennale d'art contemporain de Lyon 2015. Oeuvre de Yuan Goang-Ming, Landscape of Energy - Stilness, 2014. Courtesy of the artist

Affiche de la Biennale d’art contemporain de Lyon 2015. Oeuvre de Yuan Goang-Ming, Landscape of Energy – Stilness, 2014. Courtsey of the artist

F.B.