Retrouvez la suite de mes pérégrinations au Salon Museum Connections qui s’est déroulé les 20 et 21 janvier derniers à Paris, Porte de Versailles. Après l’expérience immersive incroyable du projet After Dark mené à la Tate Modern Gallery, j’ai pu échanger sur le stand de la société NEXT2U avec son directeur, Olivier Heu. Pourquoi cet arrêt sur ce stand me direz-vous ? Parce que cette société propose une application basée sur de petits boîtiers électroniques dont on entend beaucoup parler ces derniers temps et qui révolutionnent le parcours de visite d’une exposition : les beacons. ↓

Un exemple de beacon, petit boîtier électronique. ici beacon de la société NEXT2U.

Un exemple de beacon, petit boîtier électronique. Ici beacon en forme de cœur de la société NEXT2U.

Pour commencer, qu’est-ce qu’un beacon ? Il s’agit d’un petit capteur sans fil à basse consommation d’énergie et facilement dissimulable. Pour dire les choses simplement, installés discrètement à différents endroits d’un musée, ils interagissent avec le smartphone en mode bluetooth d’un visiteur et permettent de lui délivrer les informations multimédias sur les œuvres devant lesquelles il s’arrête. Exit donc la technologie du QR code pour permettre un parcours de visite sans contraintes techniques. Le beacon représente une alternative intéressante pour qui veut garantir à son visiteur une expérience de visite optimale. Je le dis car il m’est déjà arrivé de visiter une exposition en téléchargeant une application sur mon smartphone et la voir s’interrompre brusquement, la faute à une connexion wifi défaillante. Pour avoir interrogé des responsables de musées dans le cadre de ma série d’interviews sur l’irruption du numérique dans les institutions culturelles, je sais aussi que la captation d’un réseau wifi dans les différentes galeries/salles d’un grand musée est une préoccupation permanente… Et cela d’autant plus lorsqu’on réfléchit à concevoir une application généraliste pour visiter le musée, voir une application conçue sur-mesure pour une exposition temporaire. Les implications financières pour garantir un confort de visite sont loin d’être neutres.

Que permet la solution développée par NEXT2U pour une institution culturelle ? Des gains de coûts, à coup sûr car avec la solution que m’a présenté Olivier Heu, fini le développement d’une application nouvelle de A à Z ! Pas d’investissement matériel, une connexion internet à l’entrée du musée suffit, le visiteur n’a qu’à télécharger gratuitement next2u (Androïd et iOS) sur son smartphone ou sa tablette, et la visite peut commencer. Pour les communicants des musées en charge des contenus, l’interface développée permet une prise en main rapide et intègre tous les contenus multimédias nécessaires : textes, photos, sons, vidéos,… Olivier Heu m’explique ainsi que le développement d’un contenu dans une langue étrangère représente un coût supplémentaire (traductions, adaptation, mise en ligne). Or, l’application next2u traduit instantanément le texte pour en créer la version audio (36 langues disponibles). Autre argument qui m’a séduit : alors qu’auparavant plusieurs beacons dans une même salle d’exposition pouvaient créer des interférences, aujourd’hui l’utilisateur évite ce brouillage et choisit le commentaire de l’oeuvre qu’il souhaite avoir. C’est le “Beacon Center” qui permet au visiteur de passer d’une oeuvre à l’autre d’un simple toucher du doigt ! ↓

Application next2u, détail de l'écran. Au centre, les bulles qui permettent à l'utilisateur de passer d'une oeuvre à l'autre

Application next2u, détail de l’écran. Au centre, les bulles qui permettent à l’utilisateur de passer d’une oeuvre à l’autre

Autre avantage : l’application propose un guidage indoor, comme si vous suiviez les indications d’un GPS à l’intérieur d’un grand musée. Si j’ai bien compris mon interlocuteur, le visiteur a alors la possibilité d’être guidé vers les œuvres de son choix et ainsi concevoir son parcours. Enfin, cerise sur le gâteau, puisque nous vivons à l’heure des réseaux sociaux instantanés, next2u donne la possibilité de renter en contact avec d’autres utilisateurs de l’application dans le même lieu, et de transmettre sa carte de visite électronique. Voilà, je m’arrêterais là pour faire l’article puisque tel n’est pas mon rôle mais force est de constater que cette technologie répond à des besoins et semble très intéressante, à suivre par les “museogeeks” !

Lors de cette journée, j’aurais pu aussi vous parler de rencontres avec des experts du ticketing ; ou comment exploiter, pour un musée, les data transmises lors d’un paiement internet (je simplifie mais c’est passionnant !), ma rencontre avec Richard Broadbridge, président de 4D View Solutions qui développe la technologie virtuelle et d’autres sociétés expertes dans l’art de concevoir des parcours de visites et scénographies spectaculaires,… pour nous permettre non plus de visiter, mais de vivre une expérience unique au sein d’une institution culturelle. Pour terminer, je vous propose de visualiser ci-dessous une vidéo sur l’utilisation concrète du beacon développée par la société NEXT2U ↓

Mes remerciements à Olivier Heu qui a pris le temps de m’expliquer plus précisément l’intérêt de ces drôles de petits objets que sont les beacons :-))

F.B.