C‘est en regardant avant-hier soir l’excellente série «I [art] MARFA»  sur Arte Creative que j’ai eu l’idée de vous plonger pendant quelques minutes dans l’univers croisé du skatebord et de la musique classique. Quelques mots d’abord sur cette série. Au milieu des années 70, l’artiste américain Donal Judd, lassé de sa vie new-yorkaise «mondanisante», décide d’installer sa famille à Marfa, dans le désert de Chihuahua, en plein Texas. ↓

Pour trouver Marfa : Depuis El Paso descendez le long de la frontière mexicaine et regardez à l’Est sur la Highway 90

A l’époque, la démarche surprend. La ville, qui accueillait jusqu’à peu un énorme complexe de l’armée américaine se meurt. Judd commence à acquérir plusieurs bâtiments dont des ranchs. En 1979, avec l’aide de la Dia Art Foundation (en) de New York, il acquiert un morceau de désert de 1,4 km2 près de Marfa, dont le fameux complexe abandonné de l’armée américaine, le Fort D. A. Russell. Il le transforme pour en faire un centre d’art contemporain dans lequel il expose ses propres oeuvres, mais aussi celles de grandes tailles de  John ChamberlainDan Flavin,  Roni HornIlya KabakovRichard LongCarl AndréClaes Oldenburg et Coosje Van Bruggen. La Chinati Foundation gère aujourd’hui ce Centre d’Art Contemporain. ↓

Un des bâtiments géré par de La Fondation Chinati, lever du soleil sur des oeuvres, spectaculaire !

Un des bâtiments géré par de La Fondation Chinati, lever du soleil sur des oeuvres, spectaculaire !

Interloqué par la qualité du reportage présentant cette oasis artistique née au milieu de nulle part, j’ai tout simplement contasté que les réalisateurs coupables de ce documentaire étaient : Katie Callan et Sébastien Carayol. Je cite : « (…) couple américano-narbonnais de 39 ans, partagent leur temps entre Marseille et Los Angeles, traquent les sujets à connotation underground ou méconnue du grand public.».  Déjà, vous me direz, que peut-il y avoir de commun entre Los Angeles et Marseille ? Entre Plus Belle La Vie et The L Word ? Je vous laisse voir… Mais l’atelage artistique me semblant singulier, j’ai creusé et trouvé des vidéos d’un projet finalisé par notre couple d’auteurs. Ce travail a été présenté l’année dernière lors du festival This is (not) Music à Marseille, en marge de l’exposition La Dernière Vague. Alors qu’allais-je voir ? Un festival qui met en valeur la manière dont les cultures urbaines comme le skateboard ou le surf s’intègrent progressivement dans l’art contemporain doit-il passer en boucle des chevelus californiens «ridant» les obstacles infinis de la jungle urbaine ? ↓

Mes connaissances mixant culture skateboard et clip musical s’arrêtent à l’ére préhistorique…↑

Je vous propose de visionner deux vidéos issues de ce travail. La démarche consiste à mettre en scène des virtuoses du skateboard sur un fond musical classique. Un skateboard concerto tenant du ciné-concert, comme l’ont défini Sébastien Carayol et le pianiste Fortunato d’Orio. ↓

arte creative 2 skater from casavolante on Vimeo.

arte creative3 skateboard from casavolante on Vimeo.

Rappelez-vous, l’art contemporain ne tient pas de la grande ou de la petite culture !  Je ne m’oblige pas à faire  un billet sur Bojan Sarcevic – artiste que j’adore par ailleurs – tous les jours. La culture c’est avant tout ce que l’on en fait, une matière vivante avec laquelle les expérimentateurs que sont les artistes jouent. Ce blog continuera de défendre l’idée que de la confrontation des idées et des styles naît une nouvelle matière enrichie. Et tant pis pour les grincheux soucieux de préserver leurs chapelles «classiques» !

F.B.