Rentrer dans un musée avec un bambin peut paraître comme une sortie suicidaire, qui plus est pour y voir une exposition d’art contemporain (je schématise hein  😛 ) et pourtant, j’avais comme une bonne intuition pour tenter l’expérience avec mon fils âgé de 3 ans au Musée d’Art Contemporain de Lyon, pour la rétrospective consacrée à l’artiste japonaise Yoko Ono  “Lumière de L’aube”. ↓

Doudou au Musée d'Art Contemporain de Lyon, exposition Yoko Ono, billet en main !

Doudou 2 au Musée d’Art Contemporain de Lyon, exposition Yoko Ono, billet en main !

Pour avoir eu le privilège de suivre une visite commentée réservée aux blogueurs, j’avais apprécié le côté ludique et interactif de l’exposition qui évitait dans le même temps l’écueil de l’accumulation d’œuvres à la manière d’un patchwork sans fil conducteur… Cette rétrospective qui couvre 60 années d’une carrière artistique fournie, montre les multiples engagements et préoccupations de l’artiste : liberté de créer, appropriation des œuvres pour les rejouer, création musicale, féminisme et défense du droit des femmes à disposer de leur corps. Le tout dans un esprit de jeu et de partage qui m’a fait me sentir plus dans une cour de récréation que dans un musée  !

Ainsi l’expérience valait d’être tentée, et voici donc quelques arrêts sur image qui vous donneront, je l’espère, l’envie d’amener à votre tour vos enfants plus souvent dans l’institution muséale pour vivre l’art contemporain.                                                                                 Chers parents, ne ratez pas le hall d’entrée, il/elle aura envie de “tamponner” sur les cartes du monde ou gribouiller sur les mappemondes disposées, enfin là où il reste encore de la place,  ce qui exige un relatif effort de concentration pour votre progéniture ! ↓

Yoko Ono Lumière de L'aube du 09.03 au 10.07.16 au Musée d'Art Contemporain de Lyon. Mon fils s'essaie au tamponnage administratif. Oeuvre Imagine Map Piece

Yoko Ono Lumière de L’aube du 09.03 au 10.07.16 au Musée d’Art Contemporain de Lyon. Mon fils s’essaie au tamponnage administratif. Oeuvre Imagine Map Piece.

Avant de prendre l'escalier/L'sacenseur, on peut aussi griffoner...

Avant de prendre l’escalier/l’ascenseur, on peut aussi griffonner…

Arrivés dans la 1ère salle à l’étage, mon fils découvre un espace à sa mesure pour se faufiler, grimper, passer et repasser derrière un rideau de perles bleues… Je suis évidemment un peu obligé de tempérer son ardeur, avec la bienveillance des gardiens du musée (merci à eux ;). Un regroupement d’escabeaux, mais surtout un ensemble de casques de la Seconde guerre mondiale suspendus lui posent question – oeuvre Helmets-. “Papa, qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert ?”. Ce à quoi le père en question essaie de répondre sans rentrer dans des explications trop compliquées mais descriptives. ↓

Découverte des pièces, au-delà du rideau

Découverte des pièces, au-delà du rideau.

Une invitation au jeu, un toboggan au musée !

Une invitation au jeu, un toboggan au musée !

Pour mon fils, le “clou” du spectacle fut de planter des clous sur une table en bois ou au mur sur des châssis, dans la fameuse salle de conférence. Et de lui rappeler qu’on peut exprimer son amour pour sa maman de plein de façons différentes, comme cet inconnu qui signa son oeuvre cloutée d’un “Pour Maman”. ↓

Exposition Yoko Ono Lumière de L'aube au MAC Lyon,

Exposition Yoko Ono Lumière de L’aube au MAC Lyon, salle de conseil d’administration, Painting to Hammer a Nail, en référence à la rencontre entre John Lennon et Yoko Ono en 1966 (John voulut planter un clou dans un tableau de Yoko).

Planter un clou ça se mérite !

Planter un clou ça se mérite !

Au 2ème étage, mon fils se transforma en portier fort courtois à la grande joie de son papa, profession nouvelle et alors encore inconnue à ses yeux, ce qui ne fit que renforcer sa dextérité avant de découvrir que s’il y avait une entrée, la sortie n’était pas prévue pour déboucher dans l’autre pièce ! ↓

Exposition Yoko Ono Lumière de l'aube, Tourniquet

Exposition Yoko Ono Lumière de L’aube au MAC Lyon, mon fils emprunte la porte tourniquet.

Doudou, embarqué pour plusieurs tours de tourniquet !

Doudou 1, embarqué pour plusieurs tours de tourniquet !

Puis vint une sacré aventure pour un petit garçon de 3 ans : suivre les parois en perspex (incolore, transmet 92% de la lumière visible) et aluminium d’un labyrinthe pour essayer d’en atteindre le centre, tout en évitant de se cogner. Succès participatif assuré ! Et chose drôle, les “instructions” de Yoko Ono fonctionnent à merveille avec les enfants – “Déchaussez-vous et entrez” -, on n’a pas à le répéter…↓

Take Off Your Shoes and Come In - aussitôt écrit aussi fait !

“Take Off Your Shoes and Come In” – aussitôt écrit aussi fait !

Yoko Ono, Amaze, 1971. Début d'errance dans le labyrinthe.

Yoko Ono, Amaze, 1971. Début d’errance dans le labyrinthe.

Le 3ème étage laissa plus perplexe mon garçon, mais cela devait bien déjà faire 1h00 que nous étions là, le crédit “temps de concentration” semblait épuisé. Un tour supplémentaire néanmoins s’avéra nécessaire pour “refaire du tourniquet” au second étage, et admirer la vue sur le Parc de la Tête d’Or, depuis les belles fenêtres avancées du musée. ↓

Musée d'Art Contemporain de Lyon, vue sur le Parc de la Tête d'Or depuis le 2ème étage.

Musée d’Art Contemporain de Lyon, vue sur le Parc de la Tête d’Or depuis le 2ème étage.

Mais ce fut tout en bas, dans le hall d’entrée, côté Cité Internationale, que le papa recevait le plus beau compliment de son petit garçon (et véridique) : “Papa, c’est beau ça !” en désignant une très belle installation de Yoko Ono recréée in-situ pour l’occasion, Morning Beams (1997-2013). ↓

Yoko Ono, Morning Beams, 1997-2013

Yoko Ono, Morning Beams, 1997-2013. Installation recréée au Musée d’Art Contemporain de Lyon pour l’exposition Yoko Ono Lumière de l’Aube.

Désormais, quand je parle de “musée” à mon fils, j’ai le sentiment qu’il associe ce mot à un espace un peu particulier, où des choses peu communes arrivent. S’il ne m’a pas reparlé de l’exposition Yoko Ono, en revanche il me demande régulièrement s’il peut toujours aller voir la “batterie” (1) au musée. La preuve que dès la petite enfance, le monde expérimental et récréatif de l’art contemporain imprime l’imaginaire de nos enfants… ↓

Céleste Boursier-Mougenot, Aura

Céleste Boursier-Mougenot, Aura, oeuvre créée à l’occasion de la Biennale d’Art Contemporain de Lyon 2015 et présentée à La Sucrière.

(1) Une pluie de noyaux de cerise vient frapper les cymbales et les peaux tendues d’une batterie, à partir de l’aura électromagnétique de chaque possesseur de téléphone portable en visite à la Sucrière. Le son produit par la chute des noyaux est donc aléatoire. CECI A BEAUCOUP IMPRESSIONNE MON FILS  😀

F.B.