Suite et fin de mon interview au Musée des Arts Décoratifs de Paris. Avec Pascale De Sèze : Directrice de la Communication, Catherine Collin : Directrice du service des publics et Fabien Escalona : Webmaster et Community manager de l’institution.

Si vous avez raté l’épisode précédent c’est ici.


Teaser de l’exposition « La mécanique des dessous, une histoire indiscrète de la silhouette », présentée du 5 juillet au 24 novembre 2013  


Art Design Tendance : Après la visite, quelles interactions proposez-vous avec les publics ?

Fabien Escalona : En plus des réseaux sociaux, nous travaillons à encore plus d’interactions. Ainsi, dans la nouvelle version de notre site Internet, nous allons mettre beaucoup plus en avant la notion de partage d’informations et de contribution.


 A.D.T. : Ouvrons le débat si vous le voulez bien en dernière partie de cet entretien. Pensez-vous qu’il y a des approches numériques différentes dans les institutions muséales suivant les pays ?

Catherine Collin : Oui évidemment ! Il y a d’ailleurs autant de façon de faire les choses qu’il y a de musées. Tout dépend du type de collections. Et cette variété est une vraie richesse !

F.E. : Tout à fait. D’ailleurs, pour construire le nouveau site Internet des Arts Décoratifs, nous avons regardé énormément de sites web jusqu’à dégager une synthèse qui tienne aussi compte de notre spécificité – deux musées, une école, des ateliers, une bibliothèque -.

Nous avons privilégié une approche anglo-saxonne en essayant de nous adapter vraiment aux publics. Le site actuel, qui date de 2008, est trop proche de l’organisation de l’institution : nous avons regardé le contenu que le visiteur vient chercher en priorité sur le site et nous le mettrons en avant. Il est assez intéressant de voir qu’aujourd’hui, les approches dans la conception de sites web vont dans des directions très différentes : si l’on regarde les sites du Louvre, celui du Centre Pompidou et celui du Rijksmuseum – musée national des Pays-Bas –, il y a peu de points communs ! Avant Internet, cette variété dans la présentation des musées n’existait pas ou peu, c’est un grand bouleversement.

Mais notre institution est très particulière puisque qu’elle regroupe deux musées, des ateliers, une école et une bibliothèque : nous avons travaillé sur la transversalité en tâchant de présenter beaucoup plus efficacement ce que nous sommes et toute la richesse de ce que nous proposons.


A.D.T. : Quels sont les espaces de rencontre pour parler de ces problématiques ?

Pascale De Sèze : J’ai très souvent des rencontres avec les responsables de communication d’autres institutions. Ou durant les Rencontres numériques. Citons également le CLIC France – Club innovation et Culture France -, très avancé sur toutes les questions d’innovation numérique dans les musées et lieux de patrimoine.

C.C. : Au niveau des publics, nous avons la chance d’être piloté par la Direction Générale des Patrimoines et par le Service des Publics au sein de cette Direction, qui organise régulièrement des événements – débats, rencontres-.

F.E. : A l’initiative du Ministère, il y a régulièrement des réunions entre Community Managers des Musées Nationaux. Nous ne sommes pas un musée national, mais comme nous gérons des collections nationales, nous sommes intégrés à ce dispositif.

C.C. : L’année dernière, outre l’organisation dans nos murs de Museomix, nous avions accueilli les différentes communautés geeks – Museogeeks et MuzeoNum-.

F.E. : Nous avons aussi été le premier musée à recevoir Un Soir, Un Musée, Un Verre – SMV -.


A.D.T. : Voici ma dernière question. Elle s’adresse à vous trois : quel serait votre musée du futur ?

C.C. : Le nôtre ! Nous sommes très bien dans notre époque, à la croisée de l’industrie, de la mode, de l’art déco et du design pour nos collections et, en même temps, avec un fonctionnement mêlant privé et public. Et nous allons continuer à innover.

P.D.S. : Oui c’est le nôtre. Avec dix expositions par an nous sommes un musée vivant, dans l’air du temps. Je pense que le fait d’être une Association privée nous laisse plus de marges de manœuvre par rapport à d’autres.


A.D.T. : N’est-ce pas difficile justement de concilier des collections avec un patrimoine ancien et des expositions résolument actuelles ?

C.C. : Vous avez la réponse ! C’est formidablede faire vivre et cohabiter cette richesse. Porter le travail d’artistes actuels en écho au patrimoine de nos collections, est passionnant !

F.E. : S’il y a bien un endroit où les mises en perspective sont possibles, c’est bien ici !

C.C. : Et nous allons bientôt voyager à Roissy.

P.D.S. : Effectivement, nous allons organiser une exposition dans l’espace réservée aux musées, dans la partie des départs longs courrier. L’exposition s’intitulera : Voyager est un art. On y présentera à la fois des collections d’objets de mode et de pub…

Pascale de Sèze, Catherine Collin et Fabien Escalona, je vous remercie de m’avoir accordé le temps de cette interview !

Bien dans son temps et son époque, les Arts Décoratifs sont guidés par des personnes qui sont en train d’écrire sa vie. Je souhaite que ce dialogue puisse témoigner des préoccupations actuelles auxquelles font face les communicants des musées. Les idées bouillonnent, des projets se mettent en place, le musée de demain se construit aujourd’hui !

De superbes salles à découvrir au Musée des Arts Décoratifs qui retracent l’évolution des styles décoratifs, magique… ↓


 

Boudoir de Jeanne Lanvin Armand Albert Rateau (1882-1938) France, 1925 Bois peint, soie Don Prince Louis de Polignac, 1965 Inv. 39949 © Les Arts Décoratifs

Boudoir de Jeanne Lanvin. Armand Albert Rateau (1882-1938) France, 1925. Bois peint, soie
Don Prince Louis de Polignac, 1965
Inv. 39949
© Les Arts Décoratifs

 

Salle à manger

Salle à manger. Compagnie des Arts Français, décorateur Louis Süe (1875-1968), architecte  André Mare (1887-1932), peintre Paris, vers 1920-1921. Palissandre, stuc, verre, bronze doré
Don Madame Philippe Cruse, 1975
Inv. 45228 à 45238r
© Les Arts Décoratifs

 

 

Salle Andrea Branzi, Shiro Kurmata, Alessandro Mendini, Gaerano Pesce, Ettore Sotsass

Salle Andrea Branzi, Shiro Kurmata, Alessandro Mendini, Gaetano Pesce, Ettore Sottsass. © Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

 

 

 

SECRÉTAIRE RHINOCÉROS DIT DEUXIÈME RHINOCÉROS, 1966. François-Xavier Lalanne (1927-2008)

Une des pièces emblématiques de la période moderne.                                        Secrétaire Rhinocéros dit Deuxième Rhinocéros, 1966. François-Xavier Lalanne (1927-2008). © Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

F.B.

Photos courtoisie Musée des Arts Décoratifs.