C‘est en interviewant récemment un responsable de Master Arts et Culture que le projet des « Nouveaux Commanditaires » est venu sur le tapis. Le mécénat participatif ou crowdfunding dans le secteur de la culture explose en France. Grâce à la plateforme Ulule par exemple, le Musée d’Orsay a permis la restauration de l’Atelier du peintre de Gustave Courbet, une oeuvre monumentale. Dans le cas présent, c’est le musée qui a choisi de restaurer une oeuvre en proposant au grand public d’y participer. Souvent, il en va de même pour l’acquisition d’œuvres d’art dans les institutions culturelles.

Un renversement de la pratique commanditée

« Les Nouveaux Commanditaires » propose justement de renverser le sens de cette démarche participative en laissant la possibilité aux citoyens de commanditer l’achat d’une oeuvre d’art. Comme ils l’affirment clairement sur leur site web : « Quiconque le souhaite peut assumer la responsabilité d’une commande d’oeuvre d’art et participer à l’émergence d’un art de la démocratie. » Mais, chose intéressante, cette démarche n’est pas un doux rêve utopiste, elle existe, a déjà été pratiquée et s’appuie sur un protocole extrêmement strict.                                                                                                                                                                                                       La recette est simple et efficace : un triumvirat équilibré entre le(s) commanditaire(s) de l’oeuvre, un artiste et un médiateur.

L’intégration du musée dans l’espace urbain citoyen

Menant mon enquête, il semblerait que la pratique des « Nouveaux Commanditaires » trouve son noyau dur au MACBA (Musée d’Art Contemporain de Barcelone). ↓

MACBA, Barcelone, entrée principale

MACBA, Barcelone, entrée principale

Dans la vidéo que vous allez pouvoir regarder ci-dessous, Bartomeu Marí, directeur de l’institution (encore à ce moment) et Beatriz Preciado argumentent sur l’intégration progressive du musée dans la vie citoyenne. On y retrouve deux tendances qui se développent:

→ L’insertion dans l’espace urbain du musée, une « maison » ouverte au citoyen et non plus un endroit unique de transmission verticale d’un savoir scientifique.

→ Une institution ouverte au dialogue avec les citoyens qui deviennent acteurs de la vie muséale. Cette affirmation rejoint le constat que j’avais fait dans l’une de mes interviews sur l’irruption du numérique dans les musées : le musée de demain se vit aussi « hors les murs ». ↓

Enfin, preuve que la méthodologie proposée par ces « Nouveaux Commanditaires » fonctionne, je vous laisse découvrir le travail réalisé par des commanditaires d’une association en Bourgogne avec l’artiste contemporain Bertrand Lavier. Vous trouverez toutes les réalisations des « Nouveaux Commanditaires » sur la page suivante. ↓

F.B.