Mike Nelson vs Michel Blazy #BiennaleLyon

Un étage seulement sépare les œuvres de Mike Nelson et Michel Blazy, conçues spécialement pour la Biennale de Lyon 2015, dans le bâtiment de la Sucrière. Un duel à distance entre le pessimisme dénonciateur de Mike Nelson et l’optimisme contagieux de Michel Blazy. Un étage de séparation entre l’exploitation à outrance des ressources naturelles de notre planète et la revanche de la nature sur les objets du quotidien moderne.

Pull over time et Running al fresco, les 2 installations de Michel Blazy écrivent une suite heureuse au bourbier caoutchouteux dans lequel nous entraîne Mike Nelson dans  : A7 (Route du Soleil). ↓

Mike Nelson, A7 (Route du Soleil) 3, 2015

Mike Nelson, A7 (Route du Soleil), 2015. ©FrançoisBoutard

L’installation de Mike Nelson est cinglante. L’artiste a collecté toutes sortes de pneus usagés sur l’Autoroute A7 et les a mis en scène dans une scénographie à leur gloire, mais conforme à ce qu’ils représentent : un objet quotidien peu esthétique, noir, salissant, à l’odeur désagréable. 800 millions de pneus sortent quotidiennement des usines de fabrication 200 millions de pneus sont usés par an en Europe 42 millions de tonnes de pneus finissent chaque année en France en décharge publique il y a plus de 6 pneus qui arrivent en fin de vie chaque seconde 1 pneu met 400 ans avant de commencer à se dégrader… Bref, un bilan écologique qui laisse désabusé pour une ressource naturelle, le caoutchouc, qui s’épuise. On aime justement ces filaments qui traînent à l’air libre, comme si l’artiste avait «dépoitraillé » le pneu, le vidant de sa moelle, preuve que l’écosystème planétaire dans lequel nous vivons ne tient plus qu’à un fil…

Heureux Michel Blazy, l’artiste de la décomposition naturelle, qui propose la prise de pouvoir de la nature dans ses installations pour la Biennale. On aime contempler les pousses vertes et autres microsystèmes naturels qui poussent au cœur du matériel bureautique de notre vie moderne. ↓

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Michel Blazy, Pull over time, 2015

Michel Blazy, Pull over time, 2015. ©FrançoisBoutard

Pour son oeuvre  Running al fresco, l’artiste prend de nouveau un malin plaisir à maltraiter un symbole de la vie moderne : la basket. Il en fait un organisme vivant alimenté sous perfusion, loin de l’image glamour et souvent associée à la mode de l’objet. ↓

Michel Blazy, Running al fresco, 2015

Michel Blazy, Running al fresco, 2015.©FrançoisBoutard

Michel Blazy, Running al fresco, 2015

Michel Blazy, Running al fresco, 2015. ©FrançoisBoutard

La nature vaincra, semble nous dire Michel Blazy en 2015. Puisse-t-il avoir raison, parce que l’odeur permanente du caoutchouc comme allégorie de notre planète, ça ne fait pas rêver !

Mike Nelson, A7 (Route du Soleil), 2015

Mike Nelson, A7 (Route du Soleil), 2015.©FrançoisBoutard

Mike Nelson,, A7 (Route du soleil), 2015

Mike Nelson,, A7 (Route du soleil), 2015.©FrançoisBoutard

Michel Blazy, Pull over time, 2015

Michel Blazy, Pull over time, 2015.©FrançoisBoutard

Michel Blazy, Pull over time, 2015

Michel Blazy, Pull over time, 2015.©FrançoisBoutard

Michel Blazy, Pull over time, 2015

Michel Blazy, Pull over time, 2015.©FrançoisBoutard

F.B.

Le travail de Mike Nelson pour la Biennale d’art contemporain de Lyon se trouve au 1er étage du bâtiment La Sucrière. Jusqu’au 3 Janvier 2016.

Les installations de Michel Blazy sont visibles au second étage du même bâtiment. Jusqu’au 3 Janvier 2016.