Je ne sais pas pourquoi mais, en ce moment, je découvre des artistes asiatiques qui apportent une sensibilité très personnelle dans leurs travaux. Après mes deux coups de cœur de la Biennale de Lyon – Charles Lim et Takao Minami -, voici que je viens de découvrir les toiles de le jeune artiste artiste japonaise Naomi Okubo. Il y a vraiment quelque chose de terriblement envoûtant dans les peintures de Naomi Okubo. ↓

Naomi Okubo, peinture, 2013.

Naomi Okubo, The Kill-time, 2013.

Face à des compositions hautes en couleurs et réjouissantes, Naomi nous entraîne dans une rêverie imaginaire, un peu enfantine ou «adulescent». On retrouve là peut-être quelques traits de la culture japonaise d’après-guerre qui s’est construite autour d’un style imaginaire ou naïf emprunté au monde la BD – mangas – qui  permet de mêler à la fois la fiction et la réalité. Je ne suis pas un fan acquis de ce genre de style mais ce que fait Naomi se remarque instinctivement, avec une palette de couleurs douces, parfois accentuées, mais toujours avec grâce et sensualité. ↓

Naomi-Okubo, Party Forever,2013

Naomi Okubo, Have a Party Forever, 2013

Pour ne rien gâcher, on y retrouve également l’évocation d’un Japon intemporel, avec ses montagnes et ses cerisiers en fleurs. On pense alors à l’art de l’estampe. Pour autant, faut-il rester sur cette image bucolique, ou décoder d’autres informations, moins neutres en apparence ? ↓

Naomi Okubo, 2013

It cross the Mountain, Naomi Okubo, 2013

Naomi Okubo le dit elle-même, elle s’intéresse aux rapports complexes qu’entretiennent les sociétés occidentales avec l’art de paraître et donc la mode. Si cette dernière est devenue aussi importante, c’est qu’elle est à la fois vécue comme une source d’affirmation de la personnalité et, en même temps, une norme à laquelle se conformer. Qui donc se montre, ou plutôt ose se montrer sous son vrai jour ? Faut-il voir dans les personnages de «It cross the Mountain», une standardisation  du vêtement participant d’une débauche consumériste, excessive ? Et soulignée en cela par des décors surchargés ?                                                                                                                            Reste la précision de l’artiste, remarquable, qu’on pourrait croire ses compositions sorties du dernier  numéro de Purple. ↓

Naomi Okubo, the Ghost, 2013

Naomi Okubo, the Ghost,2013

J’ai posé la question à l’artiste, à savoir en quoi certains aspects de son travail reflètent une partie de la culture japonaise ? – ou pas d’ailleurs !-. J’attends sa réponse, impatiemment… Dans l’attente, on ne peut que souhaiter une meilleure reconnaissance de l’artiste contemporain au Japon. Ce n’est pas encore le cas dans un pays où l’on privilégie, par tradition, l’artisanat – ce n’est pas un tort ! – par rapport à la démarche conceptuelle. Pourtant, ce ne sont pas les talents qui manquent, loin de l’image surannée de la génération Kawaii.↓

Motoi Yamamoto, Labyrinthe, installation, 2011

Motoi Yamamoto, Labyrinthe, installation, 2011

Œuvres de Naomi Okubo avec son aimable autorisation.

F.B.