Sven Lukin

Ci-dessus, sélection des œuvres de l’artiste.

« L’art de Sven Lukin, des peintures minimalistes en relief, des toiles en 3 dimensions, a culminé à la fin des années 1960 avec ce qui est probablement son travail le plus connu à ce jour : un mur ondulé de 120 pieds de long en vert, rose et orange, installé en permanence à l’Empire State Plaza à Albany, dans l’Etat de New-York. Les 30 années qui suivirent dans la carrière de Lukin jusqu’à nos jours, tiennent curieusement de la page blanche. S’il travaillait, il le montrait à peine. Sven Lukin fut une figure significative des années 1960 à New-York et son retrait du monde de l’art dans les années qui suivirent expliquent pourquoi moi, et beaucoup d’autres spectateurs contemporains de la vie artistique, découvrons seulement aujourd’hui son travail pour la première fois.

Quand le parcours de Sven Lukin (tel qui est abordé dans l’exposition que lui consacre la Galerie Gary Snyder du 24 mai au 30 juin 2012) reprend, c’est avec un travail qui apparaît radicalement différent de ce qu’il était auparavant : des formes géométriques peintes à l’acrylique sur des morceaux de toile de jute irréguliers, étirés sur des branches minces attachées formant des triangles à l’aspect rugueux, sorte de polygones irréguliers, et dans un cas la forme emprunte des allures d’aile… Toutes aussi évocatrices de l’art amérindien et de l’abstraction moderniste (un couple pas si improbable, étant donné leurs affinités formelles et spirituelles, et la dette que l’abstraction du 20ème siècle doit à la culture amérindienne), ainsi que des peintures de Peter Young vers 1970, les œuvres sans titre de Sven Lukin peuvent sembler au premier abord funky et artisanales, à côté de la production plus connue des années 60 de Lukin. Cependant, les préoccupations sous-jacentes restent les mêmes : la relation des éléments peints à la forme du support, des bandes de couleurs qui tracent dans l’espace des courbes et, enfin, l’interpénétration omniprésente entre peinture et sculpture. Ce qui diffère entre les 2 périodes, c’est bien entendu la présence explicite de la nature. C’est comme si Lukin s’était détourné du rêve pop-moderniste des années 1960 pour aller vers une conception de l’art plus archaïque et rituelle. Dans les faits, Lukin a relié son travail post-1960 à son grand-père letton qui était, dit-il au Magazine en 1979, « une émanation d’un shaman, éloignée d’une ou deux générations.» (Lukin est né à Riga en 1934 et a immigré aux États-Unis en 1949.) » – 

→ Traduction de l’article de Raphaël Rubinstein consacrée à l’exposition et parue sur le Brooklyn Rail du 1er Août 2012.

→ Pour retrouver le billet original du 13 Décembre 2013 sur ilikethisart c’est ici.

Si vous êtes surpris par le brièveté de ce billet et son choix : je choisis, régulièrement, des billet issus du blog : iikethisart.net tenu par Jordan Tate (avec son autorisation), universitaire américain et artiste. Je n’ai jamais trouvé d’équivalent à ce blog qui explore des univers visuels que nous n’avons pas l’habitude de voir en Europe ou trop peu (à mon goût).

Pourquoi le choix de cet artiste ?

Comme pour l’auteur du billet dans le Brooklyn Rail, je découvre, émerveillé, le talent de cet artiste dont on a perdu la trace… Et pourtant, quel talent !

Je vous ai trouvé, ci-dessous, une vidéo tournée à l’occasion de l’exposition à la Gary Snyder Gallery ↓.

 

Une oeuvre plus récente du travail de Sven Lukin ↓

Sven Lukin, "Untitled" (1998),

Sven Lukin, Untitled (1998), acrylic on burlap and wood construction 38 x 38 x 7 1/2 inches. Source : https://hyperallergic.com 

L’image utilisée pour la couverture du billet est une autre oeuvre de Sven Lukin (Coconut Water).

F.B.