Lina Iris Viktor

Travaux issus de l’exposition solo show de l’artiste : Some Art Born to Endless Night – Dark Matter. 

« La deuxième pièce est peinte d’un bleu outremer profond, imitant la “Blue Room” de l’atelier de l’artiste. Un espace méditatif est construit dans la galerie qui met en valeur Syzygy, la 1ère toile figurative de Viktor reflétant l’esthétique vernaculaire que l’artiste a développée au cours des 4 dernières années. Sont également exposées 3 œuvres  : Un paradis. Un enfer. Un rêve différé. Ces œuvres réinterprètent la Sibylle libyenne, une prophétesse de l’Antiquité invoquée par les abolitionnistes du XVIIIe siècle comme un oracle mythique qui prévoyait la traite négrière transatlantique.

La série explore l’extraordinaire histoire de la fondation du Libéria et examine les récits âpres de la migration, du colonialisme et de l’oppression. Les œuvres réunies dans Some Are Born To Endless Night —Dark Matter constituent une réinvention historique et transculturelle. L’exposition reflète le désir partagé de l’artiste et du conservateur pour créer un environnement symbiotique et immersif, dans lequel engager les spectateurs, et offrir une expérience transformatrice.

Des récits culturels complexes et de puissantes médiations sur la noirceur et l’être occupent une place centrale dans le travail de l’artiste. Chacune de ses œuvres somptueuses se mélange à de profondes provocations sur l’histoire et la culture, alimentées par l’intérêt de Viktor pour l’étymologie, l’astrophysique et les remèdes traditionnels. Dans un environnement créatif sous tension, entre esthétique et politique, l’histoire est réinventée de manière créative en mettant l’accent sur la circularité du temps et une fouille affirmative de nos passés collectifs. » – Renée Mussai, commissaire d’exposition.

→ Pour retrouver le billet original du 22 Février 2022, cliquez sur le lien ilikethisart.

Si vous êtes surpris par le brièveté de ce billet et son choix : je choisis, régulièrement, des billet issus du blog : ilikethisart.net tenu par Jordan Tate (avec son autorisation), universitaire américain et artiste. Je n’ai jamais trouvé d’équivalent à ce blog qui explore des univers visuels que nous n’avons pas l’habitude de voir en Europe ou trop peu (à mon goût).

La représentation de la noirceur – Blackness & Darkness

→ Pourquoi avoir fait ce choix ?

Lina Iris Viktor est une artiste d’origine libérienne née en 1987 en Angleterre. Pour son travail, elle réside entre Londres et New York. C’est une artiste multidisciplinaire (peinture, performance, photographie et sculpture). Elle possède un regard sur la culture africaine et la manière dont elle est véhiculée dans la diaspora africaine. “Some Art Born to Endless Night – Dark Matter ” était la 1ère exposition solo de l’artiste présentée en Angleterre, à la Galerie londonienne Autograph (13.09.19 – 25.01.20).

J’ai fait ce choix, car, comment ne pas être subjugué par la beauté des tableaux dans lesquels l’artiste incorpore des techniques de dorure ancienne, avec une prédilection pour la feuille d’or 24 carats ? Ensuite, parce que contrairement à une exposition classique, Lina Iris Viktor a conçu des espaces qui mêlent à la fois sculpture, peinture et installation in-situ. D’où ces photographies magnifiques du treillis qui laisse transparaître en arrière-plan une beauté africaine provocante. Il s’agit d’ailleurs de moucharabiehs, des cloisons en bois sculpté aux motifs qui laissent passer l’air et la lumière. Dans la culture arabe et l’architecture islamique, ils servaient à protéger du regard les femmes, somptueux et subtil… Le regard du modèle est intense. ↓

 

 

 

Outre l’esthétique vibrante de l’œuvre, on se doute que le titre de l’exposition fait directement référence au mouvement “Black Lives Matter” (Les vies noires comptent). Sans doute, Lina Iris Viktor interroge la représentation stéréotypée du corps noir dans les sociétés occidentales. Sans doute, ses tableaux-photographies interrogent l’origine de la noirceur (Blackness), sauf qu’on a ici l’impression que le noir est perçu, aux yeux de l’artiste, comme une absorption totale de la lumière, Blackness and Darkness…

Lina Iris Viktor a pour habitude de se mettre en scène dans des autoportraits de stature royale, elle combine la peinture à la photographie, en y ajoutant de l’or pur. Les Anglo-saxons diraient qu’une grande partie de son travail consiste à imaginer et concevoir des “patterns” (motifs) à la fois ethniques et mystiques qui nous entraînent dans un univers inconnu. Quel plaisir visuel !

→ D’autres travaux de l’artiste d’où irradie une beauté permanente, J’🖤: ↓

 

 

 

En savoir +, écouter l’artiste : ↓

Color Creatives featuring artist Lina Viktor from PJ Rickards on Vimeo.

 

 

F.B.