L'Art contemporain et le design décrypté par Artdesign tendance

L’Art contemporain décrypté par François Boutard

Les mots du Design #56

Bonjour et bienvenue dans notre série dominicale Les mots du Design, des épisodes pour redécouvrir les pièces, chefs d’oeuvre, créateurs, éditeurs, ainsi que le vocabulaire qui ont fait l’histoire du design. Zoom aujourd’hui sur un des « grands » du design moderne de l’après-guerre, auquel j’ai déjà fait mention plusieurs fois dans cette rubrique, j’ai nommé l’unique ETTORE SOTTSASS

Ettore Sottsass, portrait

Ettore Sottsass, portrait

On le présente toujours comme le « pape du design ». Pourtant, Ettore Sottsass (1917-2007) n’avait rien d’un homme en soutane. Humaniste, poète, « nomade culturel », comme l’appelait la critique Barbara Radice, son épouse, il était un grand amoureux des femmes et de la vie en général. Un épicurien bien dans sa peau resté l’une des figures tutélaires du design. Il fait partie des quelques maestri venus d’Italie (il est autrichien de naissance mais a vécu toute sa vie entre Turin et Milan), ces maîtres à penser qui ont joué un rôle majeur dans l’histoire de la discipline. Sottsass, comme Achille Castiglioni ou Gio Ponti, s’est toujours considéré comme un architecte. Mais sans la définition restrictive que nous connaissons en France notamment. Il a toujours défendu une approche pluridisciplinaire allant de l’objet à la construction, de la petite à la grande échelle. C’est ainsi qu’il devint l’auteur de la Valentine, la machine à écrire d’Olivetti. Ce contre-designer aimait à se définir comme un « artiste-artisan nomade libéré de l’usine ». ↓

Machine à écrire Valentine, design Ettore Sottsass, marque Olivetti (1969).

Machine à écrire Valentine, design Ettore Sottsass, marque Olivetti (1969).

 

Chaises Mandarin par Ettore Sottsass pour Knoll, 1986.

Chaises Mandarin par Ettore Sottsass pour Knoll, 1986. Set de 4 chaises.

Une forme récurrente habite son oeuvre, celle du totem. Ses création sont souvent des tours, des empilements à l’équilibre instable. Des cairns pour nous guider. « Faire du design, disait-il, ce n’est pas donner forme à un produit plus ou moins stupide pour une industrie plus ou moins luxueuse. Pour moi, le design est une façon de débattre de la vie ». L’homme se nourrit de toutes les cultures, de l’industrie américaine, du tantrisme indien, de la rue, des civilisations égyptiennes… Au tout début des années 1980, dans la lignée d’Alchimia, il met au point une bombe nommée Memphis. Une collection d’objets « ovniesques » qui bousculent le monde du design et les habitudes du marché. Avec Sottsass, l’objet banal bascule dans l’ère du signe, le design prouve sa capacité à côtoyer le narratif, l’utopie. Dans un entretien au journal Le Monde, en 2005, il confiait : « Moi, je m’occupe de l’idée de design, de designo, de l’approche théorique. On ne fait pas l’amour seulement pour avoir des enfants : je fais l’amour pour le plaisir. Et du design pour le plaisir d’avoir l’idée. » ↓

 

Miroir Ultrafragola, design Ettore Sottsass pour Poltronova, 1970.

Miroir Ultrafragola, design Ettore Sottsass pour Poltronova, 1970. Une pièce emblématique du ” vestiaire ” du grand designer italien, ode à la sensualité féminine. 

 

Un classique d'Ettore Sottsass pour Memphis : La Bibliothèque Carlton, 1981.

Un classique d’Ettore Sottsass pour Memphis : La Bibliothèque Carlton, 1981.

 

Lampe Tahiti, design Ettore Sottsass pour le groupe Memphis

Lampe Tahiti, design Ettore Sottsass pour le groupe Memphis (1981).

 

Ettore Sottsass, Paire de vases, modèle 183 (petit modèle) et modèle 182 (grand modèle) [1959].

Ettore Sottsass, Paire de vases, modèle 183 (petit modèle) et modèle 182 (grand modèle) [1959]. Architecte, designer, mais aussi théoricien, âme du Groupe Memphis, Ettore Sottsass a aussi réalisé de superbes pièce en céramique et verre…

3 vases en céramique, Ettore Sottsass, 1982 pour Sestante. Photographie Studio Ballo © Aldo Ballo + Marirosa Toscani Ballo, Milano 1982.

3 vases en céramique, Ettore Sottsass, 1982 pour Sestante. Photographie Studio Ballo © Aldo Ballo + Marirosa Toscani Ballo, Milano 1982.

Je vous laisse reprendre vos activités habituelles du dimanche, après m’avoir lu bien sûr :-)). La définition est extraite de l’excellent livre : Les 101 Mots du design à l’usage de tous – Marion Vignal & Cédric Morisset, Archibooks.

F.B.

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