Last Updated on 1 mars 2023 by Chloé RIBOT
Récemment je vous avais proposé un podcast sur le marché de l’art. Vous aviez pu entendre le commissaire-priseur Maître Hervé Poulain s’exprimer en tant qu’associé d’Artcurial, première maison française de ventes aux enchères. Mardi dernier, je faisais un saut éclair au Grand Palais pour admirer quelques œuvres des plus emblématiques de la collection du San Franciso Museum of Modern Art ainsi que les pièces de la collection Doris et Donald Fisher. Warhol, Tombly, Martin, Calder, Flavin, Kelly, LeWitt (et j’en oublie) et bien sûr Roy Lichtenstein… Une nouvelle fois, je tombais en pâmoison devant une des œuvres du maître : Figures with Sunset (1978). Si Lichtenstein est couramment associé au pop art, son génie dépasse largement ce terme marketing. En ce sens, j’espère que l’exposition qui lui a été consacrée en 2013 au Centre Pompidou a rétabli la valeur de l’artiste, bien au-delà du «pop»… ↓
Alors diable, pourquoi vous parler de Poulain et Lichtenstein ? Le marteau d’un des plus célèbres commissaires- priseurs de la place aurait-il adjugé une oeuvre du maître ? Peut-être, mais l’intérêt d’évoquer ces deux personnages est autre. Passionné de voitures de sports et pilote lui-même, Hervé Poulain a créé les « Art Cars ». C’est ainsi qu’il a convaincu des artistes tels que Calder, Stella et Lichtenstein – excusez du peu ! – de décorer des voitures participant aux 24 Heures du Mans.
En 1977 donc, Maître Hervé Poulain pilota une BMW 320 groupe 5 peinte par Roy Lichtenstein aux 24 Heures du Mans. Et il n’y fit pas de la figuration, puisqu’il gagna la classe 2 litres en catégorie IMSA – les spécialistes apprécieront -. Le bolide était superbe, je vous laisse apprécier à ce sujet l’explication du commissaire-pilote : « (…) sur les portières, un lever et un coucher de soleil correspondaient à l’aura de la course ainsi qu’au cycle de 24 heures, et, en bas de caisse, une ligne jaune discontinue défilait vertigineusement devant un paysage déformé par la vitesse. Les points d’un bleu acide accentuaient les contrastes des couleurs (…) ». ↓
Pour terminer et dans un style qui n’appartient qu’à lui, Andy Warhol répondit à l’appel d’Hervé Poulain pour proposer en 1979 sa version très personnelle d’une «Art Car». Visionnez ci-dessous la vidéo montrant Warhol badigeonnant à main levée avec des pinceaux le nouveau coupé BMW M1. Le résultat est sensationnel avec ses flaques de couleurs dégoulinantes annonçant le Bad Painting ! ↓
F.B.