Last Updated on 3 juillet 2023 by Chloé RIBOT
C’est l’été et, pendant cette période, certains se livreront peut-être à l’exercice de style de la carte postale. Raison pour laquelle j’ai décidé de vous parler d’un artiste qui, à travers le genre épistolaire, effectue un travail remarquable sur la mémoire. il s’agit de l’artiste russe Mikhail Margolis.
Cet artiste russe a retracé au travers d’une installation la correspondance entre une jeune fille (Marina Kuznetsova) et sa mère envoyée au goulag. L’enfant fut placé directement dans un internat géré par l’état russe. Les différents courriers adressés par l’enfant à sa mère permettent de suivre chronologiquement la vie et l’imaginaire de l’enfant. Le dispositif, remarquablement créatif, propose au spectateur d’ouvrir des enveloppes ornées de timbres lumineux animés et de découvrir, simultanément sur un écran, le contenu des courriers. ↓
Si l’installation est très bien conçue, j’ai apprécié le travail esthétique de l’artiste qui a orné les enveloppes de timbres lumineux et animés, qu’on suppose d’époque. Outre ces timbres, qui figurent sur les cinq enveloppes de l’installation, Margolis propose des fragments de lettres, véritables objets artistiques et poétiques. ↓
J’ai découvert l’oeuvre de cet artiste représenté par la Galerie Charlot, lors de la dernière édition d’Art Paris Art Fair. Tranchant fortement avec d’autres stands aux oeuvres démonstratives et spectaculaires, l’artiste contemporain montre sa capacité à témoigner d’une époque dramatique. On peut voir dans l’installation de Margolis un devoir de mémoire traité avec authenticité et une élégance bienveillante, deux valeurs qui font parfois défaut dans les travées de cette foire.
F.B.
Photos courtoisie Galerie Charlot
Mes remerciements à Valérie Hasson Benillouche pour son accueil et sa disponibilité