Last Updated on 17 avril 2021 by François BOUTARD
Landscape of energy #BiennaleLyon
Les Biennales se suivent et se ressemblent. Comme pour l’édition 2013, mon premier coup de cœur va à un artiste du sud-est asiatique , pour un travail de réalisation filmique. Je n’ai pas choisi Yuan Goang-Ming parce qu’un plan de son film incarne l’affiche de cette 13e Biennale d’art contemporain, mais bien parce que son film projeté au second étage de la Sucrière : Landscape of energy – stillness, 2014, interroge avec finesse et intelligence notre rapport à la modernité. ↓
La Centrale nucléaire de Ma’anshan est située à l’extrémité sud-est de l’île de Taïwan. Curieusement, elle domine la station balnéaire de South Bay, à côté du Parc national de Kenting, un haut-lieu du tourisme local. C’est cette première incongruité sur laquelle nous interroge l’artiste. Que la société des loisirs voisine avec un risque majeur, dans un endroit paradisiaque ; un symbole de la « vie moderne », thème retenu de cette 13e Biennale ? Pour Yuan Goang-Ming la réponse est évidente…
À la projection du film qui montre habilement la cohabitation pacifique de l’homme et du nucléaire, dans une ambiance angoissante, j’ai immédiatement pensé à la ville abandonnée de Pripiat, anciennement la ville des travailleurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Si Yuan Goang-Ming se saisit d’un thème peu original pour dénoncer les oripeaux du progrès moderne, en revanche, la forme qu’il emploie est remarquable de simplicité et d’esthétique. L’oeuvre déroule des paysages panoramiques à un rythme lent, de la South Bay rayonnante avec sa plage, à l’intérieur déshumanisé des panneaux de contrôle de la centrale nucléaire, en passant par des manèges d’enfants, instillant un doute terrible.
Yuan Goang-Ming présente une autre performance visuelle au Musée des Confluences, Before Memory.
Yuan Goang-Ming, extrait vidéo Landscape of energy – stilness, 2014.
F.B.