Last Updated on 17 avril 2021 by François BOUTARD
Art Design Tendance diffuse ilikethisart.net
Je suis fier de vous annoncer que Jordan Tate, fondateur et éditeur en chef du site www.ilikethisart.net a répondu favorablement à ma demande pour partager ses billets de blog. Par conséquent, les articles du site ilikethisart seront traduits et vous pourrez les retrouver dans leur version originale à la fin de chaque billet.
Jordan Tate est professeur assistant à l’Université de Cincinnati, Ohio. En plus de mener lui-même une carrière dans l’enseignement et la recherche, Jordan Tate poursuit sa propre carrière artistique. Il est titulaire d’un Bachelor en Philosophie de l’Université de Miami ainsi que d’un Master en Beaux-Arts de l’Université de l’Indiana. Le travail de Jordan Tate fait parie de collections nationales comme Le projet Rhizome au Nouveau Musée, Le Musée de la Photographie Contemporaine, La Collection Fred et Laura Bidwell, Le Musée d’Art de Cincinnati, Le Musée d’Art de Colombus, et le Musée des Beaux-Arts de Houston. Ses dernières oeuvres ont été exposées à L’Ecole d’Art d’Herron, La Galerie Denny (NYC), La Galerie du Photographe (Londres), La Transformer Station, ainsi que Le Musée d’Art Contemporain de Cleveland.
Pourquoi avoir souhaité initier ce partenariat ? En tant que blogueur, on recherche toujours des blogs et des sites qui partagent une passion commune. Pour moi, ilikethisart.net est un blog que je consulte depuis des années car il amène un nouveau regard sur la production artistique contemporaine. J’y découvre des artistes que je ne vois pas médiatisés ailleurs, des œuvres étranges, un regard décalé sur notre vision du monde. S’il m’arrive de rester hermétique au discours qui accompagne certaines œuvres, en revanche, il y a toujours une ouverture sur quelque chose de neuf et c’est là aussi le but de mon blog : ne pas rester enfermé dans un discours intellectuel et accepter le voyage visuel, auditif et spectaculaire produit par certaines œuvres. Libre à chacun d’expérimenter ce en quoi une oeuvre peut résonner avec son vécu et ses croyances. En cela, l’art contemporain est intimement lié à notre vie intérieure ! Il était donc dommage qu’un blog francophone ne parle pas ou ne montre pas ces pépites…
Les artistes que montre Jordan Tate sur son blog sont assez proches des préoccupations de son travail de recherche. Il explore la façon dont nous voyons, ce que nous voyons, la façon dont nous en rendons compte – photographie -, et comment les images fonctionnent dans notre culture contemporaine. Plutôt que d’utiliser le médium de la photographie comme un outil mécanique qui reproduit la réalité, Jordan Tate s’intéresse au contexte historique et social dans lesquels le photographe agit.
Et bien comme promis, rentrons dans le vif du sujet avec un billet du 31 Mai 2010, consacré à l’artiste David Axelbank ↓
Travaux issus de la série «Losanges»
«L’idée de « Paysage » dépend du point de vue que l’on souhaite adopter. – il s’agit d’une construction culturelle et esthétique par rapport au monde naturel. On pourrait faire valoir que cette vision ou sa mise en forme de l’espace a autant à voir avec le cadre du paysage traditionnel, qu’avec la sémiotique.
Inspiré par l’utilisation du format en losange dans les portraits d’Holbein qui figurent à la Tate, j’ai commencé à l’appliquer à des photos de paysages en 2006. Il y a un effet indéniablement physique créé quand une scène est vue à travers un diamant ou un cadre en forme de losange, ce qui provoque une prise de conscience accentuée de l’acte de voir. Dans l’imagerie traditionnelle du paysage, celle de la peinture ou du dessin, la composition est traditionnellement ancrée par une ligne de base horizontale pour encadrer la composition. Mais cela ne reflète pas vraiment la façon dont nous voyons – il s’agit plutôt d’une convention dans histoire de l’art. Notre ligne verticale de vue, vision fovéale, se croise avec les extrémités de notre vision périphérique, qui est elle horizontale, pour créer la forme de losange.
Dans ces séries, j’ai essayé de photographier la quintessence des paysages picturaux anglais, où l’échelle des caractéristiques topographiques est réinterprétée par le format de losange. L’inclinaison de la caméra à 45 degrés sur son axe horizontal-vertical produit ce changement sensoriel. Ainsi, ce n’est pas une coïncidence si les compositions les plus efficaces comprennent de fortes lignes verticales et horizontales – des arbres par exemple, qui sont un sujet de composition majeur dans mes séries. Piet Mondrian a exploré un concept très similaire avec sa distillation des lignes de la nature dans sa théorie du «néo-plasticisme». Il avait pour but de créer un équilibre entre l’horizontalité et la verticalité dans une série de tableaux en forme de losanges – qui a évolué avec, pour point de départ, l’abstraction des formes naturelles, notamment les arbres.
Il y a quelque chose de presque primordial dans cette nouvelle géométrie. La forme du losange contredit les pratiques historiques de l’art dominant, mais résonne comme une forme de composition essentielle. » – David Axelbank
via Hey Hot Shot
→ Retrouvez l’article original du 31 Mai 2010 sur Ilikethisart c’est ici.