Last Updated on 17 avril 2021 by François BOUTARD
Gerhard Richter
Ci-dessus tapisseries de l’artiste Gerhard Richter présentées à l’occasion de l’exposition Gerhard Richter : Tapisseries, chez la Galerie Gagosian (30 mai au 27 juillet 2013, Londres).
« La Galerie Larry Gagosian de Londres présente un groupe de quatre tapisseries intitulées Abdu, Iblan, Musa et Yusuf (toutes 2009) de Gerhard Richter.
Ces travaux sont basés sur la peinture abstraite CR: 724-4 (1990), un exemple clé de l’approche distinctive de Richter et de son apport à la peinture dite non-représentationnelle. Les tapisseries démultiplient à la manière de Rorschach (test de Rorschach, taches d’encre) les formes et les couleurs de la peinture sur toile originale CR: 724-4.
Tissée sur un métier jacquard mécanique, chaque tapisserie répète quatre fois l’image d’un quadrant de la peinture originale. De manière assez surprenante, les qualités picturales et stochastiques (dues au hasard) de l’original se traduisent dans les itérations pour ainsi dire numériques du métier à tisser. Bien que dérivées de la même peinture, chacune des quatre tapisseries surprend et éblouit avec ses propres symétries complexes. Dans Abdu, une supernova bleue de cobalt éclate dans une mer de rouges qui se chevauchent, de blancs mélangés et de jaunes ; tandis qu’Iblan est une vision de couches de lilas et de bleu de minuit qui émane d’un centre blanc brillant. Dans une délicate couche supérieure rouge, certaines marques semblent avoir été peintes à la main ; une telle précision dans le geste nous ferait presque oublier qu’il s’agit bien de tapisserie, et qu’il n’y a aucune peinture utilisée.
Ces dernières années, l’intérêt que porte Gerhard Richter dans la fusion et l’appropriation des médias ont abouti à des œuvres qui multiplient et transforment ses peintures abstraites en gravures, livres et autres peintures. Ainsi, sa fameuse série de tableaux (impressions numériques sur papier) de 2011 intitulée Strip, résulte de manipulations complexes de la même peinture à partir de laquelle les quatre tapisseries ont été produites (1). Mais dans le cas des tapisseries, ce qui prolonge l’espace entre la peinture et la reproduction photographique trouve une résonance dans les textures que permet le travail artisanal de la tapisserie, plutôt que dans la représentation harmonieuse de la couleur et de la vitesse. Traduit de la peinture à la laine, l’abstraction distinctive de Richter imprègne un médium traditionnel d’un nouveau dynamisme, tandis que l’acte de peindre lui-même passe dans un domaine tactile parallèle. »- La Galerie Gagosian –
(1) Ces œuvres sont en effet réalisées à partir de tirages numériques d’agrandissements photographiques de peintures réalisées avec une raclette créées par l’artiste en 1990, dont le tableau CR: 724-4.
Traduction de la note de la Galerie Gagosian.
→ Pour retrouver le billet original du 19 Juin 2013 sur ilikethisart c’est ici.
Si vous êtes surpris par le brièveté de ce billet et son choix : je choisis, régulièrement, des billet issus du blog : iikethisart.net tenu par Jordan Tate (avec son autorisation), universitaire américain et artiste. Je n’ai jamais trouvé d’équivalent à ce blog qui explore des univers visuels que nous n’avons pas l’habitude de voir en Europe ou trop peu (à mon goût).
→ Pourquoi le choix de ces œuvres ?
Je ne savais pas que Gerhard Richter avait « traduit » certaines de ses peintures abstraites en tapisseries. Il s’agit donc à la fois d’une surprise et d’une découverte.
J‘avais été subjugué par la rétrospective que lui consacra le Centre Pompidou en 2012, à l’époque je ne connaissais pas la peinture de Richter et mon blog était encore récent… Mais quelle claque cette expo !
Ci-dessous d’autres ressources sur le travail de Gerhard Richter ↓
F.B.