L’ événement  Ceramix, consacré à la céramique contemporaine que nous défendons sur ce blog s’est terminé, pour sa présentation à la maison rouge, le week-end dernier. En revanche, vous avez encore jusqu’à ce week-end pour vous rendre à la Cité de la céramique de Sèvres qui clôturera Ceramix le 12 juin. Alors dépêchez-vous pour ne pas manquer cette exposition à voir. Marine Coppens, notre expert en la matière, revient sur la présence durant l’exposition de l’artiste Johan Creten, auquel la maison rouge a consacré une salle monographique témoignant de son importance dans l’histoire de cet art. Revenons ensemble sur son parcours….

Johan Creten, Wallflowers IV, Fire works on a Dark Sky, 2012

Johan Creten, Wallflowers IV, Fire works on a Dark Sky, 2012.

Johan Creten est un artiste d’origine belge qui vit et travaille en France. Son art est entièrement consacré à la céramique. Il a pu bénéficier de nombreuses résidences d’artistes au sein de manufactures ou d’ateliers à travers le monde, lui offrant une grande liberté de création et un perfectionnement constant de ses techniques. Dès le début de sa carrière d’artiste, il travaille dans les ateliers de céramique, l’un des premiers fut La Villa Arson de Nice en 1993. Lieu qui reste encore aujourd’hui d’une grande importance pour le réseau de la céramique contemporaine.

Johan Creten, Odore di Femmina, White Torso 2 / Strands, 2010.

Johan Creten, Odore di Femmina, White Torso 2 / Strands, 2010.

Le parcours de cet artiste est atypique. Il a durant de nombreuses années pratiqué la céramique de façon “nomade”. Il possède aujourd’hui un atelier dans Paris, mais jusqu’ici il allait d’ateliers en ateliers afin de se perfectionner et découvrir de nouveaux aspects du médium. Cette démarche lui a permis de développer « le contenu de son travail, mais aussi, sur le plan technique, d’explorer de nouvelles terres, de nouveaux émaux, de nouveaux types de cuisson ». Cette citation est issue d’un entretien avec Christophe Leribault, pour son livre Les fleurs en hiver que je vous invite à découvrir ici.

Johan Creten, Moyenne vague pour Palissy, 2006-2013.

Johan Creten, Moyenne vague pour Palissy, 2006-2013.

Sa plus grande expérience à ce jour reste sa résidence au sein de la Manufacture de Sèvres en 2004. Celle-ci dura trois ans, c’est encore aujourd’hui la résidence la plus longue proposée par la Cité de la céramique. Cette collaboration fut enrichissante, autant pour Johan Creten que pour la Manufacture. En effet, lors de son passage, le céramiste souhaita travailler le grès de Sèvres, pratique qui avait cessé d’être produite depuis les années 60, mais il rétablit également la technique du pastillage, technique communément pratiqué au XVIIIe siècle, qui consiste à appliquer des ornements en relief sur de la céramique, à l’aide de barbotine.

Johan Creten, Odore di Femmina, vulve en bleu de sèvres 2004.

Johan Creten, Odore di Femmina, vulve en bleu de sèvres, 2004.

Johan Creten est à la fois un peintre, un sculpteur et un céramiste. « Il est l’un des premiers à avoir délibérément aboli la frontière entre les disciplines » (propos issus de l’interview de Bernard Marcelis pour le n°31 d’artpress 2 consacré à la céramique). Ses pièces possèdent une indéniable présence physique de par la manière avec laquelle l’artiste travaille par rapport à l’espace et au volume. Le degré de finition de ses œuvres, ainsi que la subtilité des couleurs employées, nous montrent que Johan Creten est un artiste complet. Rappelons que Johan Creten est exposé en permanence à la Cité de la céramique de Sèvres.

Johan Creten, Grande Vague pour Palissy, 2011.

Johan Creten, Grande Vague pour Palissy, 2011.

Salle monographique dédiée à Johan Creten, maison rouge, exposition Ceramix, 2016.

Salle monographique dédiée à Johan Creten, maison rouge, exposition Ceramix, 2016.

Marine Coppens.