A Lyon, l’ouverture annoncée pour Novembre 2014 du Musée des Confluences alimente tous les fantasmes. Projet colossal qui vient couronner en quelque sorte l’aménagement du sud de la presqu’île lyonnaise ↓

 

Projet Confluence Lyon, Visualisation 3D sur le site Lyon Confluence

Projet Confluence Lyon, Visualisation 3D sur le site Lyon Confluence

Le flâneur à l’affût que je suis a contemplé avec un regard intéressé ce territoire, à la fois dépositaire d’une identité au passé industriel glorieux mais révolu, et promis à un avenir mercantile doré. Il fait partie de ces territoires « en transition » – cf. billet :  Voir la ville par le prisme de l’art contemporain – qu’on a peine à qualifier.

Le photographe lyonnais Jacques Damez*, a pu, avec grand talent, mener une introspection sensible de ce lieu en mutation. Des photos, un film et des écrits ont relaté l’avancée de ce chantier démarré dès 2003. ↓

Jacques Damez,  photos réalisées du chantier Confluences, dans le cadre de l’exposition au Musée Gadagne "La rivière et le fleuve"

Jacques Damez, photos réalisées du chantier Confluences, dans le cadre de l’exposition au Musée Gadagne “La rivière et le fleuve”

Jacques Damez,  photos réalisées du chantier Confluences, dans le cadre de l’exposition au Musée Gadagne "La rivière et le fleuve"

Jacques Damez, photos réalisées du chantier Confluences, dans le cadre de l’exposition au Musée Gadagne “La rivière et le fleuve”

Interloqué et séduit par un film projeté à la Galerie Le Réverbère – narration sur fonds musical de l’odyssée de Jacques Damez -, et qui alterne des plans fixes du chantier et des images animées, j’ai souhaité, avec l’accord de la Galerie, conserver un bout de ce témoignage. ↓

La démarche de Jacques Damez est celle de l’artiste qui pose sa vision, et non un regard, sur ce territoire livré aux pelleteuses.  Jacques Damez : « Un jour, certainement comme les autres, donc différent puisque autre, je marche dans le vague des terrains de la confluence à la recherche des modes de mon regard, de ma vision. Passager clandestin d’une langue de terre gagnée sur le tumulte des eaux de la Saône et du Rhône, site magique né de l’indéfiniment insaisissable, rencontre du symbolique et du tellurique. Je suis seul sur cette terre en attente de mutations, en repérage des moindres plissements, tumulus, traces de couleurs, empreintes des devenirs urbains que je connais grâce aux plans et maquettes des projets à venir et je convoque mon instinct : je mets en connexion le palimpseste d’images déposées dans ma mémoire, selon une logique qui m’est inconnue, avec le désordre de mes sensations. Cela explique certainement que je déambule, tourne, contourne, pour adapter mes pupilles aux lumières, pour creuser et évaluer la profondeur des ombres, pour voir, pour marquer le territoire. Ce temps du voir est complexe, il est le résultat de l’enchevêtrement de toutes les trames qui tissent son histoire. Il faut le détricoter pour arriver à regarder, atteindre cet état distant qui permet de le dépasser pour perce(voir). » – Extrait de *Mémoires en mutationLyon, la Confluence, photographies Jacques Damez, texte Jean-Pierre Nouhaud, Éd. Textuel/Anatome, juin 2008.

Il est heureux qu’un acteur économique local, en l’occurrence la Société Publique Locale d’Aménagement (S.P.L.A.) Lyon Confluence, aménageur du projet du même nom pour le compte de la Communauté Urbaine de Lyon, ait fait appel à la démarche avisée et pertinente de Jacques Damez. Ce denier nous lègue un témoignage unique, celui d’un « non-lieu » en perpétuelle mutation, dans lequel on pourra percevoir la musique poétique d’un lieu en mouvement, au-delà du simple arrêt sur image du réel…

*Jacques Damez, photographe, est le fondateur avec Catherine Dérioz de la galerie Le Réverbère à Lyon, qui  a fêté ses 30 ans en 2011

*Lyon, La Confluence : Mémoires en mutation, 3 cahiers brochés sont parus, photographies de Jacques Damez

 

F.B.

Video courtoisie Galerie Le Réverbère, mes remerciements à Laurine Chaverot