Last Updated on 18 avril 2021 by François BOUTARD
Musée d’Art Contemporain, bientôt la fin du premier étage, je me perds dans le noir d’une salle de projection. Devant moi, des personnages lilliputiens s’agitent dans un quotidien familier. Sur l’écran, des taches de couleurs fluorescentes signalent un paysage infini qui s’étire de gauche à droite. ↓
Mon cerveau semble s’acclimater avec une surprenante vitesse au spectacle proposé. A l’inverse, il ralentit son activité avec un plaisir non dissimulé. L’oeuvre filmique de Takao Minami apaise, proposant un intermède exotique dans des paysages de rizière, sur une plage abandonnée où s’entrelace un couple, ou bien encore au bord d’un fleuve. Indéniablement, le film s’inscrit dans le thème retenu pour cette biennale, le récit. A chacun de vivre et d’imaginer les scènes successives proposées par l’artiste qui réussit le tour de force de suggérer sans imposer.↓
Et même lorsque l’on devine des images moins propices à la rêverie, comme le travail lent de la terre, le propos reste poétique, notamment grâce à la bande son du film, à écouter ! Mon second coup de cœur de cette Biennale va donc de nouveau à un artiste asiatique, et de nouveau sur la base d’un contenu vidéo. Mais autant le premier était inscrit dans le réel (cf. Charles Lim : identité en eaux troubles), autant celui-ci laisse vagabonder notre imagination dans des paysages géographiquement indéterminés, sans prétention aucune. Alors arrêtez-vous, prenez le temps d’une respiration et appropriez-vous les paysages de Minami, ils n’attendent plus que vous ! ↓
Takao Minami Fat Shades, 2008, single channel High-Definition video, stereo 16’00 » continuous loop, extrait du film courtoisie de l’artiste et de la galerie Ota Fine Arts
F.B.
Mes remerciements à l’artiste ainsi qu’à la Galerie Ota Fine Arts