Gabriel Leger voue un culte au bitume. Comme il le rappelle sur son site : “Le bitume est une substance noire, de type mélasse, issu du pétrole.
Très utilisé dans l’Antiquité, notamment par les égyptiens dans l’élaboration du natron (liquide injecté dans les veines lors du processus de momification), il est utilisé aujourd’hui principalement par les travaux publics dans la réalisation de routes ainsi que par l’industrie pour ses propriétés imperméabilisantes.” Il a décidé d’en faire un allié de circonstance, pour produire ses propres œuvres, nous rappelant qu’avant d’en badigeonner allègrement la planète entière pour s’auto-transporter, l’homme utilisait déjà ses propriétés étonnantes dans l’Antiquité et même avant… ↓
Bitume
J‘ai un faible pour l’esthétique du noir dégoulinant, je ne pouvais par conséquent qu’être happé par les œuvres délicates de Gabriel Leger. Car en plus de produire des objets rares souvent recouverts d’une abondante couche de bitume liquide, l’artiste passe un message poétique délicat en contradiction totale avec l’apparente “lourdeur” physique de l’hydrocarbure. Ainsi en va-t-il de la série Sour Times, dans laquelle l’artiste recouvre de bitume des cassettes audio d’artistes qui lui sont chères, Madeleine de Proust désormais fossilisées à tout jamais… Ou encore dans la série Golden Record dans laquelle des disques vinyles américains des années 50 trempés dans des bains successifs de bitume dégueulent physiquement leur contenu sirupeux… Habile… ↓
Gabriel Leger, Série Sour Times, 2015 – The Beatles the white album. Courtesy Gabriel Leger & galerie Sator
Gabriel Leger, Série Sour Times, 2015 – The Velevet Underground & Nico. Courtesy Gabriel Leger & galerie Sator
Gabriel Leger, Série Echoes, 2012-2014 – More of Roy Orbison (1964). Courtesy Gabriel Leger & galerie Sator
Gabriel Leger porte bien son nom, antinomique aux qualités gluantes et fossilisantes de ses œuvres. Car derrière le masque apparent de la société du pétrole, l’esprit “léger”de l’artiste flotte en apesanteur au-dessus de ses créations délicates, pour encore mieux dénoncer la crise écologique actuelle ? ↓
Gabriel Leger, Série Attraction, 2014 – Bitume sur miroir ancien. Courtesy Gabriel Leger & galerie Sator
Gabriel Leger, série Peintures I, Drift, 2013. Bitume et essence sur papier. Courtesy Gabriel Leger & galerie Sator
Vous pouvez retrouver les travaux de Gabriel Leger durant Le YIA ART FAIR #05 – 2015, pour rappel la manifestation c’est :
→ Plus de 2 500 m2 d’exposition et une sélection de 65 galeries françaises et internationales présentant solo ou duo shows pour un public de 25 000 visiteurs (collectionneurs, amateurs d’art, professionnels et curieux).
→ Ce sont 16 nationalités invitées : France, Allemagne, Roumanie, Etats-Unis, Japon, Chine, Suisse, Belgique, Italie, Royaume-Uni, Géorgie, Slovaquie, République Tchèque, Lituanie, Israël, Pays-Bades
→ Un parcours Hors-Les-Murs d’exception dans les principales Institutions et Musées du 3ème et du 4ème arrondissement de Paris tels que Les Archives Nationales, le Musée National Picasso Paris ou encore La Maison Européenne de la Photographieconférences
→ Un prix pour l’art contemporain qui sera remis le 22 octobre par un jury de professionnels à une galerie pour le meilleur statement. Ce jury sera composé entre autres de :
- Émilie BOUVARD, Conservatrice Art Contemporain Musée National Picasso Paris
- Michel POITEVIN, Collectionneur
- Daniel BOSSER, Collectionneur
- Aurélie DEPLUS, Responsable du mécénat artistique Société Générale
→ Le site officiel de l’événement c’est ici.
→ La page de la Galerie Sator c’est ici.
→ Les œuvres de Gabriel Leger seront aussi présentes Hors les murs au Musée des Arts et Métiers
F.B.
