Froidure hivernale ? Réchauffons-nous avec le rapprochement diplomatique américano-cubain !  Impensable il y a quelques années encore, on se prend à rêver d’une normalisation des relations entre le géant américain et son voisin des Caraïbes. Si proches, et pourtant si loin… Quand on pense à Cuba, on se met à rêver salsa, effluves de cigares et rhum. Si les cubains avaient la possibilité dans un avenir proche de visiter leurs cousins de Floride, les Etats-Unis continueraient d’être un melting pot hispanisant en pleine ébullition.  C’est alors que je me suis rappelé de cette formidable exposition vue cet été au musée d’Aquitaine de Bordeaux : Chicano Dream, La collection Cheech Marin (1980 – 2010). ↓

Album de l'exposition CHICANO DREAM , présentée au musée d'Aquitaine du 27 juin au 27 octobre 2014, dans le cadre du 50° anniversaire du jumelage entre Los Angeles et Bordeaux.

Album de l’exposition CHICANO DREAM , présentée au musée d’Aquitaine du 27 juin au 27 octobre 2014, dans le cadre du 50° anniversaire du jumelage entre Los Angeles et Bordeaux.

Le parcours de cette exposition retrace la confrontation douloureuse des immigrés mexicains venus travailler aux Etats-Unis à leurs conditions de vie – on les appelle aussi Chicanos ou Mexicanos -. Oui, c’est une exposition qui raconte et témoigne ; preuve, une nouvelle fois, que l’art contemporain émet des messages humanistes et politiques forts. Les œuvres présentées sont toutes issues d’une collection privée : celle de l’acteur, compositeur, réalisateur et scénariste américain Richard Anthony “Cheech” Marin.               Cheech Marin, c’est le rêve américain : le descendant de parents mexicains réussissant à Hollywood. Et c’est parce qu’il vit dans ce rêve californien que Marin a souvent dû se dire qu’il devait collectionner pour défendre sa culture d’origine et montrer que si lui avait conquis son rêve américain, d’autres le subissaient… C’est donc à travers une collection d‘artistes chicanos les plus emblématiques que Marin nous entraîne, un rêve coloré et souvent brutal ! Si vous êtes familier de ce blog, vous savez que je ne chroniquerai pas ce que j’ai vu, d’autres le font mieux que moi et peu m’importe… Mais à travers les images saisies lors de cette exposition – objet d’un live-tweet -, la confrontation avec un univers coloré, bruyant, rêveur, revendicateur, parfois volontairement caricatural ne peut laisser de marbre. Moi, il m’a rappelé que le petit européen que je suis avait naturellement tendance à connaître l’art occidental et peu d’autres choses… Se décentrer et s’aventurer en terrain inconnu, une nécessité ! ↓

F.B.

Toutes les photos prises par François Boutard et traitées avec l’application Instagram.