Last Updated on 17 avril 2021 by François BOUTARD
John Massey
Photographies ci-dessus extraites du travail After Le Mépris.
« (… ) Après Le Mépris. Cette nouvelle suite de photographies iconiques et douces-amères s’inspire de la scène centrale du film Le Mépris de Jean Luc Godard, réalisé en 1963.
Massey est connu pour ses drames métaphysiques, joués dans des intérieurs architecturaux immaculés et idéalisés qu’il traite comme s’il s’agissait de décors de théâtre. Dans cette série, les intérieurs sont calqués sur l’appartement inachevé de Rome où Godard a mis en scène la scène charnière du Mépris, qui dépeint une rupture définitive de la communication entre les deux amoureux. Massey a construit une maquette de l’appartement, a tourné dans chacune de ses 9 pièces et configuré ses images avec des motifs du film, y compris ses couleurs primaires fortes et la lumière méditerranéenne. L’appartement, dans After Le Mépris, devient un sanctuaire pour la scène du film, marquée par l’amour perdu et la séparation des chemins, ainsi que de grands adieux.
L’image intitulée Red Curtain, avec son image fantomatique des amoureux dans le cadre de fenêtre, évoque ce sens des choses qui existent dans le passé ou seulement en théorie ou en mémoire. ↓
Et dans un sens, toutes les images de la série reposent sur une telle projection. Les objets et les images (les fleurs, les vêtements, les oreillers et les serviettes, les miroirs et les flaques d’eau, le ciel lumineux, les nuages amassés, les lumières, les reflets et les ombres) ont été placés dans les chambres comme projections d’une histoire qui pourrait se passer ensuite – en évoquant le regret, le vide, la solitude et les vœux pieux, mais aussi le recul, l’illumination et le retour de l’optimisme. » – Georgia Scherman Projects
Via Nick Faust.
→ Pour retrouver le billet original du 19 Décembre 2012, cliquez sur le lien ilikethisart.
Si vous êtes surpris par le brièveté de ce billet et son choix : je choisis, régulièrement, des billet issus du blog : ilikethisart.net tenu par Jordan Tate (avec son autorisation), universitaire américain et artiste. Je n’ai jamais trouvé d’équivalent à ce blog qui explore des univers visuels que nous n’avons pas l’habitude de voir en Europe ou trop peu (à mon goût).
→ Pourquoi avoir fait ce choix ?
La démarche artistique est intéressante mais, pour être honnête, j’ai trouvé le dernier projet en date de John Massey singulier et remarquable. Le Travail RED WHITE & BLUE.
Bleu Blanc Rouge révolutionnaire
Dans ce qui semble être un livre numérique, l’artiste présente une série d’images reprenant des gravures du XIXème siècle réalisées par un certain Paynes et qui dépeignent des scènes représentatives de l’art européen : scènes champêtres bucoliques, portraits de personnages influents de l’époque, etc. Massey s’est emparé de ces gravures pour les numériser dans un premier temps, puis procéder à des manipulations numériques en utilisant différentes techniques : collages et surtout ajout de peinture bleue et rouge.
Pour ce projet intitulé RED WHITE & BLUE, démarré peu après la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles, l’artiste a subtilement manipulé les gravures en utilisant des symboles de la puissance américaine ; le bleu et le rouge omniprésents suggérant les couleurs du drapeau américain. Il en résulte un travail à l’imagerie singulière, que l’on pourrait dans un premier temps rapporter à des gravures datées, mais que si l’on prend le temps d’observer, montre des personnages faussement autoritaires, voir ridicules, trahis par l’emploi des artifices de l’artiste (couleurs et collages, ajout d’éléments contemporains, références aux mythes hollywoodiens). Des images qui m’ont semblé à première vue familière, puis dans un second temps révélatrices d’un ordre impérialiste, mais détourné pour leur ridicule. Soit une étrange collision temporelle entre du « déjà vu » (images de gravures de la Révolution Française par exemple) et une critique satirique des puissants et de la société… Un travail habile, fin et singulier ! ↓
F.B.