Last Updated on 17 avril 2021 by François BOUTARD
Les lyonnais, outre la Biennale d’Art Contemporain, sont fiers d’accueillir un événement annuel, qui, petit à petit, se taille une belle réputation dans le milieu artistique, et particulièrement dans celui de la photographie et de l’art vidéo. Pour sa 8ème édition, « DocksArtFair™» est entièrement dédié à la Photographie contemporaine et donne à voir des talents que l’on dit prometteurs, mais dont la qualité artistique témoigne déjà d’une grande maîtrise.
Docks Art Fair ouvre ses portes ce soir et ce jusqu’au 9 octobre. Au programme : 3 premières journées consacrées à un salon professionnel où acheteurs, collectionneurs, amateurs éclairés et galeristes se rencontrent, puis 3 autres semaines pendant lesquelles les oeuvres restent en place, pour le plus grand bonheur du grand public et des scolaires. Une quinzaine de galeries représentant 35 artistes émergents livreront leur vision de la photographie contemporaine. Le part pris des organisateurs est de proposer aux visiteurs une véritable scénographie muséale, chose compréhensible quand on connaît le bâtiment qui abrite l’événement…
C’est en effet le siège de la société lyonnaise spécialiste de l’événementiel, GL Events, dans le nouveau Quartier des Confluences de Lyon, qui se fait l’hôte traditionnel de la manifestation. Le bâtiment futuriste conçu par l’architecte Odile Decq laisse la part belle à la transparence et à l’espace, avec une très belle vue sur la Saône. Pour l’anecdote, sachez qu’il s’agit d’un des rares immeuble de bureaux en France qui possède un atrium sur lequel les plateaux de bureaux s’ouvrent, sans avoir une façade fermée le long de l’atrium. Avis donc aux amateurs d’architecture ! ↓
Durant l’événement, j’aurai plaisir à vous proposer une sélection des artistes représentés à Docks Art Fair qui auront attiré mon regard par la qualité de leur expression plastique. Alors sans plus attendre, je vous embarque pour découvrir les oeuvres et le style du photographe Micky Clement qui a répondu avec enthousiasme à ma demande…
Micky Clement, représenté par les Galerie Houg et Derouillon, présente à Docks Art Fair une série photographique intitulée Waiting Period. Des palmiers agités par un vent violent s’agitent au crépuscule. Il pourrait tout aussi bien s’agir du moment qui précède le lever du soleil, que de celui qui suit son coucher. Peu importe, la magie est bien présente sur ces clichés dont on devine qu’ils sont « pris sur le fait », garants d’un moment privilégié partagé entre la nature affolée et le regard de l’homme. Viennent ensuite des couleurs envoûtantes : le bleu d’une aube naissante se confond avec le vert végétal pour accoucher du violet, couleur de la subtilité, du mystère et de la mélancolie. ↓
L’image créée par Micky Clement brouille nos repères. Elle oscille sciemment entre mouvement et netteté, ce qui en fait le goût et le sel. On ressent un bien être au contact de ces instants volés qui, paradoxalement, mettent en scène une nature angoissante. Entre plaisir et menace, la série Waiting Period laisse filtrer une beauté masochiste… Si vous venez sur place voir l’exposition, vous verrez un grand format de la série qui ressemble étonnement à une peinture, j’adore ! Ces palmiers qui se déchaînent sur fond de ciel mystique rappelleront à certains le formidable film Nightlife présenté par Cyprien Gaillard lors de la dernière Biennale d’Art Contemporain de Lyon.
Outre la série Waiting Period, d’autres oeuvres de Micky Clement sont accrochées, des images raffinées à l’esthétique léchée. Si Micky Clement est photographe, c’est aussi un metteur en scène de talent. Entre ciel et terre, ses clichés captent avec bonheur la présence humaine sous l’œil facétieux des éléments naturels. ↓
Mes remerciements chaleureux à Micky Clement.
F.B.