Last Updated on 1 mars 2023 by Chloé RIBOT
Il ne m’était jamais venu à l’esprit de regarder, de haut, et avec détachement, les fascinantes compositions géométriques qui ornent les différents circuits automobiles. Est-ce que les pilotes professionnels, régulièrement embarqués au-delà des 200 km/h, prennent le temps d’admirer ces compositions géométriques ? J’en doute fortement ! ↓
Ces marquages au sol, éléments techniques d’un circuit de compétition automobile ou de moto, un artiste, Jean-Baptiste Sauvage, a su en saisir les ressorts graphiques et la portée émotionnelle en nous les restituant, en dehors de leur environnement habituel. Précision importante : ces bandes bleues qui ornent le circuit Paul Ricard, aussi appelé circuit du Castellet, sont communément appelées «Blue lines». Elles ont deux fonctions principales : permettre au pilote de contrôler le dérapage du véhicule dans les virages en lui redonnant de l’adhérence et constituer des points de repères visuels pour la conduite. Notre artiste a repris ces bandes ultra-adhérentes et les a recréées au MAC Lyon pour l’exposition Motopoétique. ↓
Je visite donc l’exposition, j’entre dans la pièce et là survint un sentiment curieux. La pièce du musée aménagée avec ce marquage bleuté au sol, m’a ramené, avec nostalgie, des années en arrière…Oui. Le bleu qui donne le blues, le bleu du paquet de Gitanes et de sa danseuse. Celui de l’écurie française de Formule 1 Ligier, alors nommée «Équipe Ligier-Gitanes». ↓
Voilà, il fleurait bon comme un parfum rétro «blues» dans cette salle du musée. Comme si le bleu accroché au bitume collait à une époque passée, celles des sponsors cigarettiers et autres marques de boisson. Rentrer chez vous dorénavant, ce temps est révolu, l’avenir appartient désormais aux boissons énergisantes performantes et non plus à l’apéritif «à la papa» ! ↓
La marque Martini, toujours présente dans les sports mécaniques, mais de façon plus discrète aujourd’hui, a habilement saisi et utilisé le graphisme des bandes auto-adhérentes. Le bleu s’accompagne ici du rouge : logique quand on observe comme l’a fait Jean-Baptiste Sauvage les surprenantes formes abstraites des terres-pleins du circuit Paul Ricard. ↓
Je remercie ainsi Jean-Baptiste Sauvage qui, de façon inattendue, a su restituer un langage des formes. Peu importe les raisons personnelles qui m’ont fait me retourner sur cette oeuvre, je crois en revanche a son pouvoir d’évocation et d’émotion, qui touchera chacun de façon différente. Enfin, n’oublions pas le protagoniste de cette série, la Honda 450 DOHC Blue Line, qui, et ce n’est pas un hasard, possède le surnom de cette couleur si rétro ! ↓
F.B.
Photos courtoisie Jean-Baptiste Sauvage
Aux éditions Immixtion Books : Razzle Dazzle / Blue Line de l’artiste Jean-Baptiste Sauvage.
Mes remerciements à Muriel Jaby et Karel Cioffi du MAC Lyon pour recevoir les blogueurs !