Autoportrait en Weston/en Berha Wardell (sur les genoux), 19327/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020.

Autoportrait en Weston/en Berha Wardell (sur les genoux), 1927/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020.

 

Autoportrait en Weston/en Charis Wilson, 1934/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020.

Autoportrait en Weston/en Charis Wilson, 1934/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020.

 

Autoportrait en Weston/en Miriam Lerner, 1925/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020.

Autoportrait en Weston/en Miriam Lerner, 1925/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020.

 

Autoportrait en Weston/en Bertha Wardell, 1927/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020.

Autoportrait en Weston/en Bertha Wardell, 1927/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020.

 

Autoportrait en Weston/en Sonya Noskowiak (se tenant les genoux), 1934/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020.

Autoportrait en Weston/en Sonya Noskowiak (se tenant les genoux), 1934/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020.

Tarrah Krajnak

Travaux issus du projet : Série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston (2020)

« Le travail de Tarrah Krajnak fait clairement référence à l’histoire de la photographie, d’une part, et à l’identité de l’artiste en tant que femme latino-américaine, d’autre part. Suite de son premier hommage critique à Ansel Adams, cette série est dédiée à un autre « maître » nord-américain, Edward Weston. Krajnak reconstitue ici les célèbres Nus (tournés à partir de 1927, et publiés sous forme d’œuvre unifiée en 1977). Elle prend la place des mannequins Bertha Wardell et Charis Wilson, reproduisant leurs poses, mais se présente aussi comme l’auteur des photographies, un déclencheur à distance à la main. Restituer à l’image ce que Weston a laissé hors cadre – des parties du corps du modèle et en particulier son visage, dont l’effacement tend à faire oublier l’identité des deux femmes et la participation au processus de création – ou souligner les choix de cadrage de Weston – ce qu’il a choisir d’exclure — à l’aide de simples panneaux de bois, Krajnak rejoue un chapitre important de l’histoire de la photographie tout en se recentrant sur le rôle du modèle féminin. En outre, elle remet en question les stéréotypes féminins créés et propagés par la photographie : un idéal blanc, façonné par des figures tutélaires masculines. Par cet acte performatif et photographique, Krajnak affirme son identité latino-américaine et son corps de couleur. Elle crée par sa présence et le geste de reconstruction de l’image un dialogue avec son prédécesseur, Weston, ainsi qu’avec ses spectateurs contemporains. » – Sonia Voss, Commissaire d’Exposition du Prix Découverte des Rencontres d’Arles.

→ Pour retrouver le billet original du 26 Janvier 2022, cliquez sur le lien ilikethisart.

Si vous êtes surpris par la brièveté de ce billet et son choix : je choisis, régulièrement, des billets issus du blog : ilikethisart.net tenu par Jordan Tate (avec son autorisation), universitaire américain et artiste. Je n’ai jamais trouvé d’équivalent à ce blog qui explore des univers visuels que nous n’avons pas l’habitude de voir en Europe ou trop peu (à mon goût).

Remettre en cause les canons photographiques dans l’histoire de l’art

→ Pourquoi avoir fait ce choix ?

Tarrah Krajnak est née en 1979 à Lima au Pérou. Elle vit et travaille à Los Angeles, aux États-Unis. Ses travaux sont consacrés à l’histoire moderne de son pays, ainsi qu’à l’histoire de la photographie. J’ai trouvé son travail sur la série Master Rituals II: Weston’s Nudes très réussi esthétiquement et aussi ironique, voire même comique. Elle “rejoue” des poses célèbres des modèles féminins du photographe Edward Weston (1886-1958) qui ont fait sa renommée, avec aplomb, et amène à nous interroger intelligemment sur les canons esthétiques de la féminité dans la première partie du XXe siècle – les photographies que l’artiste reproduit à sa manière datent des années 1920 & 1930 -. L’idéal résolument masculin de l’époque : une beauté féminine blanche, un corps fin ; une image corporelle que l’artiste n’incarne pas. ↓

Edward Weston, Charis, Santa Monica, 1936, photographie imprimée dans les années 1980.

Edward Weston, Charis, Santa Monica, 1936, photographie imprimée dans les années 1980.

Edward Weston, Nude 62N, 1927.

Edward Weston, Nude 62N, 1927.

 

Photographie Edward Weston, Nude 41N, 1925.

Edward Weston, Nude 41N, 1925.

 

Edward Weston, Nude, 1936

Edward Weston, Nude, 1936

Tarrah Krajnak : auteur et sujet dans l’œuvre

Dans la série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, l’artiste déconstruit habilement les nus d’Edward Weston sous forme d’autoportraits. Tarrah Krajnak s’insère à la fois comme auteur et sujet dans l’œuvre originale du photographe américain, s’autorisant d’être le metteur en scène de son propre corps. Non seulement l’artiste revendique un corps imparfait, assez éloigné des modèles féminins de Weston, mais elle revendique aussi l’égalité du genre féminin dans la pratique artistique. On peut le voir comme un geste d’appropriation féministe d’une œuvre originale dont l’auteur est qualifié de “l’un des photographes américains les plus innovants et les plus influents” et “l’un des maîtres de la photographie du XXe siècle“. Qu’elle prenne la pose face à l’objectif, avec son posemètre ou avec un masque à gaz, Tarrah Krajnak adresse un regard fier et défie la caméra. Une attitude non équivoque qui brave et menace la vision masculine des  compositions de Weston. ↓

Tarrah Krajnak, Autoportrait en Weston/en Charis Wilson, 1936/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020. source @https://www.rencontres-arles.com/fr

Tarrah Krajnak, Autoportrait en Weston/en Charis Wilson, 1936/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020. source @https://www.rencontres-arles.com/fr

 

Tarrah Krajnak, Autoportrait en Weston/en Charis Wilson, 1936/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020. Source @https://www.rencontres-arles.com/fr

Tarrah Krajnak, Autoportrait en Weston/en Charis Wilson, 1936/2020, série Rituels de maîtres II : les Nus de Weston, 2020. Source @https://www.rencontres-arles.com/fr