Que fait le lauréat d’un prestigieux prix d’art contemporain, au hasard le Hugo Boss Prize ? Avec 100.000 dollars en poche, Hans-Peter Feldmann, artiste couronné en 2010, a décidé de placarder l’intégralité de la somme soit 100 000 billets de 1 $ sur les murs du MoMA. ↓

Hans-Peter Feldmann, The Hugo Boss Prize 2010

Hans-Peter Feldmann, The Hugo Boss Prize 2010

Hans-Peter Feldmann, The Hugo Boss Prize 2010

Hans-Peter Feldmann, The Hugo Boss Prize 2010

Hans-Peter Feldmann, The Hugo Boss Prize at MoMA, 2010

Hans-Peter Feldmann, The Hugo Boss Prize at MoMA, 2010

Les détracteurs de l’art contemporain y verront là une occasion de dénoncer vacuité et vanité de l’oeuvre… Toujours est-il qu’il fallait oser, avec une impression visuelle très forte qui interroge. Et si la valeur du billet vert n’était que le reflet de la valeur que la société lui accorde ? Et si nous décidions que cette valeur n’avait plus de fondement… Vide abyssal dans nos sociétés profondément matérialistes… Interroger, désacraliser, Feldmann pose question. Et la valeur de l’art dans tout ça ? L’exposition occupe neuf murs, sur une longueur de 45 mètres et une hauteur de 5 mètres. Les billets, déjà utilisés, sont accrochés verticalement et parfaitement alignés.

Salvador Dalí, s’il avait encore été en vie en 2010, aurait-il apprécié la vision «gargantuesque» de cet alignement ? Ah  non, il aurait eu des hauts-le-cœur ! ↓

F.B.