Arrêt en ce dimanche à la lettre D. Nous évoquons le dessin, que les designers utilisent différemment et la revue italienne Domus, le magazine préféré des esthètes de l’architecture et du design.

Revus Domus, 1990

 

Non mais tu as vu ça ! Nous avons pu récupérer dans une maison abandonnée un ancien numéro de Domus !!! 

Dessin : Il y a les designers qui noircissent des carnets de croquis à longueur de journée (Starck, les Bouroullec) et ceux qui n’ont jamais tenu un crayon de leur vie (Putman). Il y a ceux aussi pour qui le dessin tient lieu non pas juste d’entraînements (ou d’outils de recherche) mais de pure création. Les dessins d’Ettore Sottsass, et dans sa lignée, ceux de Martine Bedin, sont des oeuvres à part entière. Un temps délaissé par la jeune génération, qui préférait se concentrer sur le projet plutôt que sur la recherche d’une forme, le dessin est à nouveau assumé, à une époque où les frontières entre art et design s’estompent. Pour Erwan Bouroullec, dont les croquis tiennent plus de l’abstraction, de formes mentales, le dessin est un médium pour voir le monde, un filtre d’idéees et d’émotions, comme la photo pouvait l’être pour Charlotte Perriand. Surtout, au moment où les logiciels de conception graphique tendent à aseptiser la création, les jeunes designers trouvent dans le dessin un gage de singularité, de charme (le carnet de croquis dans une présentation de projet fait toujours son petit effet) et d’émotion. Ce que ne garantit pas l’image numérique. Loin de là.

Konstantin Grcic, dessin préaparatoire pour le sièhe Chaos, édition ClassiCon, 1989

Konstantin Grcic, dessin préparatoire pour le siège Chaos, édition ClassiCon, 1989 – Exposition DESSINER LE DESIGN au Musée des Arts Décoratifs

Konstantin Grcic, fauteuil en porte-à-faux rembourré CHAOS chez ClassiCon, 2001

Konstantin Grcic, fauteuil en porte-à-faux rembourré CHAOS chez ClassiCon, 2001

Domus : Véritable bible du design et de l’architecture, la revue Domus est l’une des plus respectées par les professionnels de ces métiers. Ovni dans le paysage de la presse internationale, elle présente la particularité d’avoir bénéficié à sa tête d’une succession de designers et d’architectes prestigieux, à commencer par Gio Ponti qui fonda la revue en 1928, mais aussi Alessandro Mendini ou Mario Bellini. Très recherchés mais souvent introuvables, les anciens articles de Domus brillent toujours, des années après, par leur sérieux et leur témoignage sur l’époque. Au point que l’éditeur Taschen a décidé, il y a quelques années, de rééditer tous les numéros en 12 volumes de référence qui mettent en lumière l’histoire du design et de l’architecture modernes.

La couverture du 1er numéro de Domus Inde, novembre 2011

La couverture du 1er numéro de Domus Inde, novembre 2011

Je vous abandonne à vos occupations dominicales, après m’avoir lu, bien sûr ;-))

Les définitions sont extraites de l’excellent livre : Les 101 Mots du design à l’usage de tous – Marion Vignal & Cédric Morisset, Archibooks.

F.B.